Voici le portrait d’une femme dans le milieu le plus violent et le plus machiste de l’histoire espagnole : le milieu des conquistadors et des grands navigateurs du Nouveau Monde.
En un temps où les filles appartenaient stricto sensu à leur père, Isabel Barreto osa vivre les mêmes aventures que les hommes et tenta, comme Christophe Colomb et Magellan, de repousser les limites des mondes connus.
J’avais découvert Alexandra Lapierre avec Artemisia il y a quelques années. Une expo, un film, puis une biographie pour découvrir cette artiste. La dernière avait été un véritable coup de cœur. J’avais beaucoup aimé le style de l’auteur. C’est à la fois extrêmement bien documenté et très agréable à lire. Cet autre destin de femme m’intriguait tout autant. Je n’en avais jamais entendu parler avant la sortie de ce livre mais je ne doutais pas qu’il vaille le détour.
Et en effet, le moins qu’on puisse dire c’est que c’est marquant ! On ne peut dire que les femmes amirales étaient légion au XIV° s. (ni après d’ailleuzs). Le destin d’Isabel Barreto est tout bonnement exceptionnel. Ayant reçu une éducation assez peu conventionnelle, un caractère bien trempé, son mariage avec un navigateur finira de la lancer sur la voie de l’exploration. Elle a pour ambition découvrir la Terra Incognita : l’Australie, un nouveau continent. Rien que ça ! Autant vous dire que ce n’est pas une mince affaire, encore moins pour une femme qui va devoir se battre ne serait-ce que pour le droit de monter sur un navire.
Une histoire exceptionnelle qui ne manque pas de rebondissements. Ca se lit presque comme un roman d’aventure ! J’ai trouvé qu’il y avait toutefois quelques longueurs dans le texte, qui manque parfois un peu de rythme et de légèreté dans l’écriture. Mais dans l’ensemble le style d’Alexandra Lapierre reste un vrai plaisir. J’ai aimé découvrir l’histoire incroyable de cette femme hors du commun. J’apprécie que cette autrice nous fasse découvrir d’ouvrage en ouvrage des grandes figures féminines de l’histoire, toujours avec une grande rigueur histoire, tout en étant agréable à lire. A la fois passionnant et inspirant.
Fût-ce aux yeux des poissons, le message devait être clair. Doña Isabel Barreto de Mendaña représentait la grandeur. Elle était la puissance, elle était la dignité, elle était l’honneur… Si visiblement au-dessus du commun des mortels que son autorité – et surtout son existence à bord – ne pouvait être contestée.
La seule différence entre le héros et le fou, entre la détermination et la bêtise, voulez vous la connaître ? C’est le succès.
Dieu est au ciel. Le Roi est au loin… Et ici, maintenant, c’est moi qui commande !