Culture en vrac

Juillet : le bilan

          Le mois de juillet fut riche en (bonnes) lectures. Parmi les coups de coeur du moment, le très beau recueil de nouvelles de Sylvain Tesson, Une vie à coucher dehorsDe très beaux textes qui méritent le détour et que je ne peux que vous recommander chaleureusement, un vrai bijou. Dans un tout autre style, La compagnie noiresérie fantasy très agréable à lire et incroyablement prenante. J’ai beaucoup aimé qu’on sorte des habituels clivages bien/mal pour un mode de fonctionnement plus complexe et autrement plus intéressant. Enfin, une petite biographie pour la route avec Artemisia. Une immersion dans la peinture de la Renaissance des plus prenantes.

         Côté cinéma, très peu de sorties ce mois-ci encore. Un gros coup de coeur tout de même pour Starbuck, qui m’a franchement fait rire et que j’ai trouvé bien plus subtil que ce que j’attendais. Une très belle surprise. Vu au cinéma, Tomboy, un film qui s’en sort bien avec un sujet difficile.

         Une belle exposition également avec Artemisia (oui encore !) au Musée Maillol, avec laquelle j’arrête ensuite de vous embêter. Un peu de danse également avec Alvin Ailey et les très belle créations de cette troupe. Une belle découverte également avec le Chamarré Montmartre. Et vous, quelles découvertes en ce mois de juillet ?

On se retrouve le mois prochain pour de nouvelles aventures !

Mes lectures

Artemisia – Alexandra LAPIERRE

          Artemisia Genteleshi est la fille d’un peintre romain de la Renaissance. Elle sera son élève puis suivra l’enseignement d’Agostino Tassi. Alors âgée de 17 ans, il la violera avant de lui promettre le mariage. Elle lui fera un procès afin de tenter de sauver son honneur. Elle se mariera ensuite et partira pour Florence. Elle connaîtra là-bas le succès et sera la première femme à entrer à l’Académie de peinture et à pouvoir vivre en toute indépendance. Un destin exceptionnel qui méritait bien qu’on s’y attarde.

         Je vous avais déjà parlé d’Artemisia dans deux articles : un sur le film qui est consacré à son histoire de viol, l’autre concernant l’exposition qui lui était consacrée au Musée Maillol. Le film m’a donné envie de connaître l’artiste qui m’a donné envie d’en savoir plus sur la femme. Un véritable coup de coeur doublé d’un arrière-goût de mystère des plus existants. Ainsi, je me suis lancée dans la lecture de cette longue autobiographie. L’histoire est traitée par le biais du roman historique. Ainsi, si les faits évoqués sont bien réels, l’auteur s’offre la liberté de combler les vides, et surtout d’évoquer les pensées et sentiments de ses personnages.

         J’ai trouvé ce choix un peu dommage. J’aurais pour ma part préféré une autobiographie pure s et simple. L’histoire en elle-même est déjà tellement incroyable, nul besoin d’en rajouter. Les faits se suffisaient, tout cet étalage de sentiments (supposés qui plus est) est tout à fait superflu. Ceci dit, le style est agréable (mis à part ces détours par la fiction donc), très fluide. L’ouvrage se lit très bien et est assez précis sans être obscur pour le néophyte, d’où sans doute sa longueur : expliquer prend forcément un peu de temps. J’y ai personnellement appris plein de chose, et ça m’a donné envie de me pencher de plus près sur les toiles des maîtres de la Renaissance italienne. Un livre très intéressant et fort agréable, et quitte à me répéter, un destin de femme tout simplement incroyable. A dévorer sans retenue.

Expositions

Artemisia

          J’avais vu il y a quelques temps un film consacré à la jeunesse de cette peintre italienne du 17° siècle. Elle fut la première femme à vivre de son art, à l’égal des hommes, en travaillant pour des princes et des cardinaux. Violée à 17 ans, déshonorée, marié de force, elle connut pourtant la gloire. Un destin exceptionnel qui m’intriguait. Je suis donc allée voir l’exposition qui lui est consacrée au Musée Maillol afin dans savoir plus.

          J’ai beaucoup aimé cette exposition. Je ne connaissais pas le Musée Maillol et j’ai apprécié cette découverte (je ne connaissais pas Maillol, autre bonne surprise de la visite). Les tableaux d’Artemisia sont pour la plupart grands, représentent des sujets historiques ou des allégories et sont une incroyable illustration du travail sur le clair-obscur. Elle sert de modèle à la plupart de ses figures féminines, souvent nue, ce qui dénote d’une incroyable liberté dans une société pudibonde.

          Que dire de cette oeuvre ? Elle égale celle des grands maîtres italiens de l’époque. La lumière et la couleur y tiennent la place dominante. L’exposition propose aussi un petit documentaire sur l’incroyable destin de cette femme. Si les tableaux nous rappellent les maîtres de l’époque, le contexte de leur création leur donne un pouvoir tout particulier. Une exposition qui mérite le détour, ne serait-ce que pour découvrir cette incroyable figure de la Renaissance.

Artemisia

Jusqu’au 15 juillet

Tous les jours jusqu’à 19h (21h30 le vendredi), 11€

Musée Maillol

61 rue de Grenelle

75007 Paris