Théâtre

Peck-Balanchine à Bastille

          Dernier spectacle de la saison tous abonnements confondus. Cette année aura été difficile, j’ai raté beaucoup de choses même si j’ai réussi à refiler la plupart de mes places. Je n’ai pas vu beaucoup de pièces de théâtre, par contre côté ballet je ne me suis pas trop mal débrouillée. Ma culture en terme de danse est assez limitée et j’ai été très heureuse de découvrir de nouvelles choses. Je n’avais pas fait attention en prenant mon abonnement mais c’était très « Balanchine » cette année (mon avis ici et ). Même si c’est assez classique, j’ai dans l’ensemble beaucoup aimé ce qu’il fait. Je remarque d’ailleurs après 3 ans à me remettre un peu à m’intéresser au ballet que mes goûts évoluent peu à peu. Moi qui adorais le classique, je m’intéresse à des choses plus modernes.

Peck-Balanchine, Bastille, affiche

          Ce spectacle est découpé en deux parties. J’aime assez les ballets qui permettent de confronter des univers différents, même si le lien ne saute pas toujours au yeux quand on est novice en la matière. La première est signée Justin Peck. Je n’avais jamais rien vu de lui (pas que je sache en tout cas – je me rends compte en cherchant le lien vers mes anciens article que j’avais pourtant vu une petite chorégraphie de lui récemment que j’avais appréciée) mais il faut dire aussi que ce jeune américain est tout juste âgé de 29 ans. J’ai vraiment beaucoup aimé cette chorégraphie très intrigante. Les costumes sont vraiment superbes bien que plutôt sobres. Justaucorps noirs avec uniquement des coutures en couleur sur le haut et une bande sur le pantalon pour les hommes et pour les femmes, de longues robes fluides, noires également, mais avec un pan de tissus multicolore qui s’ouvre comme un éventail au moindre mouvement : simple mais magnifique, je rêverais d’avoir une robe pareille ! Tous les danseurs portent un genre de masque rond coloré sur le visage qui ne semble pas laisser la possibilité d’y voir quoi que ce soit. Assez perturbant mais plutôt esthétique. La chorégraphie – sur une musique de Poulenc, compositeur que j’aime beaucoup – s’inspire clairement du ballet classique mais lui apporte une bonne dose de liberté et de fraîcheur. Ce qui marque c’est la fluidité des mouvements, c’est élégant, harmonieux et plein de vivacité. J’aurais aimé que ça dure plus longtemps. Une très belle découverte que ce jeune chorégraphe talentueux ?

Justin Peck, Entre chien et loup
© Francette Levieux / OnP

          Après ce début sur les chapeaux de roues, j’ai eu plus de mal à revenir au classicisme de Balanchine. Les costumes signés Karl Lagerfield sont pourtant réussis. Les tutus gardent leur forme traditionnelle mais quelques touches de noir leur donnent un côté à la fois graphique et élégant. J’ai eu un peu de mal à accrocher avec le style au début. C’est beau mais après une première partie très originale ça semble un peu soporifique. Il faut quand même admettre que c’est impeccable techniquement et incroyablement gracieux. Mais j’ai d’un coup compris ce que voulais dire Benjamin Millepied quand il disait que le ballet de l’Opéra de Paris était une excellente troupe de danse contemporaine mais moins convaincante en classique (incroyable hein ?!). Si les danseurs dégagent une énergie folle dans un répertoire contemporain, quand on repasse à des choses plus sages, on sent une certaine tension, ils semblent étrangement coincés. Il manque le petit plus qui vous prend aux tripes. Enfin, c’est quand même beau, très beau, dans le genre grands tutus, grands ensembles, sauts et portés. La musique romantique colle parfaitement à l’ensemble même si Brahms me touche moins que les romantiques russes. J’ai trouvé ça un peu long mais la dernière partie, avec ses costumes slaves, a été ma préférée, beaucoup plus enlevée, elle termine ce spectacle en beauté.

Geoge Balanchine, Quartet
© Francette Levieux / OnP

          Même si la deuxième moitié m’a moins emballée que la première que j’ai vraiment beaucoup aimée, ce spectacle a clôturé cette saison 2015/2016 en beauté. Je n’ai pas repris d’abonnement ballet pour la rentrée (ni de théâtre d’ailleurs, snif) faute de moyens et par peur que me santé m’empêche encore d’en profiter comme il se doit mais je le regrette déjà, ça va terriblement me manquer. Pareil pour le théâtre évidemment, j’ai le plus grand mal à m’en passer, j’espère que j’aurai quand même l’occasion d’y aller de temps en temps, c’est qu’on y prend goût à ces choses-là !

Théâtre

Culture : trois sorties pas toujours convaincantes

          Voici un article qui risque de s’avérer bien bref. En raison d’une fatigue prononcé et d’un problème de cheville qui n’en finit plus, j’ai vu assez peu de spectacles dernièrement (je n’en ai pas raté tant que ça non plus cela dit). Trois spectacles vus ces dernières semaines. J’ai dû me faire violence mais j’ai réussi à m’extraire de mon canapé et à ne pas abandonner mes abonnements à leur triste sort. Pour quel résultat ? Eh bien pas terrible du tout. Il y a des jours où on ferait clairement mieux de rester chez soi. Sur trois spectacles il y en a un que j’ai aimé mais dont je me souviens finalement assez peu (pour sa défense c’est sans doute plus dû à la piètre qualité de ma mémoire qu’à celle de la chorégraphie), un où j’ai dormi quasiment de bout en bout, et enfin un que j’ai détesté. Finalement des fois il vaut mieux rester chez soi avec un bon film ! Résumé donc en quelques lignes pour les curieux, avis à prendre comme vous l’aurez compris avec des pincettes.

Ratmansky / Balanchine / Robbins / Peck, à l’Opéra Garnier

 

          Un spectacle dont je ne sais pas trop quoi dire (heureusement que j’avais pris quelques notes…), c’est fâcheux. Je sais que dans l’ensemble j’avais beaucoup aimé et pourtant je ne me souviens de rien. Il faut dire que j’ai déjà vu des ballets de Balanchine et de Robbins cette année, je finis par confondre un peu avec ma mémoire à trous. Heureusement, les images du site de l’opéra m’ont un peu rafraîchi la mémoire. On peut dire que j’ai trouvé ces quatre chorégraphies plutôt classiques, même si on va vers un peu plus de modernité quand on passe de l’une à l’autre. Le tout est assez homogène, ce que j’ai apprécié : il n’y a pas vraiment de rupture dans le spectacle et on ressent le lien et les influences entre ces chorégraphes. Côté musique, le piano est à l’honneur, pour mon plus grand bonheur avec notamment Stravinsky et Chopin. C’est très beau. Les costumes sont minimalistes, des justaucorps aux teintes neutres. On n’en perçoit que mieux la grâce des danseurs. Petite préférence tout de même pour la chorégraphie de Peck qui joue sur la symétrie et des formes plus géométriques. Bien que ce n’ait pas été le spectacle le plus marquant de l’année, j’ai apprécié l’unité et la grâce qui se dégagent de ce ballet. 

In creases - Justin peck - Opéra Garnier

La Mer, d’Edward Bond,  à la Comédie Française

 

          Je ne connaissais pas du tout cette pièce, ni même son auteur, ce qui est finalement plutôt rare pour les pièces jouées salle Richelieu (la grande salle de la Comédie Française, réputée pour son absolu classicisme). Pour une fois, j’étais très en avance à ce spectacle après une journée agréable où le soleil avait enfin pointé le bout de son nez. A peine assise – à une place plus que médiocre soit dit en passant – j’ai senti les premiers signes de fatigue s’annoncer. Ca commence assez bien, avec un gros orage et des hommes perdus en mer en pleine tempête. On s’y croirait. J’ai trouvé la mise en scène très immersive assez fascinante. Tellement hypnotisant que je me suis endormie pour me réveiller une heure après. Jamais je n’avais fait pareille sieste au théâtre ! Je me suis donc réveillée aux 2/3 de la pièce en n’ayant aucune idée de ce qu’il se passait. Le marin du début avait péri noyé et les survivants (fiancée, tante, amis) s’écharpaient lors de l’enterrement dans une scène complètement improbable où une jeune femme fait des vocalises au milieu des pleurs. Difficile de vous parler d’une pièce que je n’ai pas vu mais ça m’est apparu comme un drame burlesque, mélange des plus improbable entre une histoire triste et un traitement comique. Je ne vous dirai pas si c’est réussi ou pas mais ça m’a intrigué et j’ai beaucoup aimé le décor. Le public quant à lui semblait mitigé. En tout cas les rires ont fusé plus d’une fois. Une pièce dont je n’ai pas profité mais qui m’a semblé plutôt loufoque malgré un sujet grave. A découvrir jusqu’au 15 juin.

La mer, Edward Bond, comédie française

Maguy Marin, Les applaudissements de se mangent pas, à l’Opéra Garnier

 

          Voilà un ballet qui m’intriguait assez. C’était la première fois qu’il était joué à l’Opéra Garnier et j’avais peu d’informations, ce qui n’a fait qu’exciter ma curiosité. Quelques vidéos de portés réalisés un peu partout dans l’Opéra m’avaient donné envie d’en voir plus. Le décor est très simple mais assez joli je trouve : un rideau fait de fines bandes multicolores entoure la scène – ça m’a fait penser au rideau qu’utilisait ma grand-mère l’été pour empêcher les mouches de rentrer mais je vous assure, j’ai bien aimé, c’est même ce que j’ai préféré dans ce spectacle. Pas de costumes mais ça ne m’a pas spécialement dérangée. Les danseurs sont dans des tenues « de ville » tout ce qu’il y a de plus classique. Jusque-là, ça va encore. Pour tout le reste, c’est bien simple, je n’ai rien aimé (et ça encore, c’est la version franchement sympa). J’ai absolument détesté la chorégraphie – ou plutôt devrais-je dire l’absence de chorégraphie ? Les danseurs courent dans tous les sens et tombent comme des mouches. Il y a bien quelques portés, mais s’ils semblent assez techniques, ils ont la grâce de pyramides humaines réalisées par une classe de 6° désabusée (notons toutefois que c’est plutôt photogénique). La musique quand à elle m’a fait penser le plus souvent à un énorme ampli mal réglé (chrrr, krrrr, iiiiiii…). Que du bonheur ! J’ai passé l’heure que dure le ballet à regarder ma montre et à lancer des coups d’oeil désespérés à mes voisins. Sans aucun doute ma plus grosse déception à ce jour en terme de ballet.

Maguy Marin, Les applaudissements ne se mangent pas, opéra Garnier
© Laurent Philippe / OnP
Théâtre

Théâtre, cirque, danse : derniers spectacles vus

  • Un Noël à New-York, à la comédie Nation

New-York, le 24 décembre.. Le fils et sa nouvelle fiancée font irruption dans l’appartement de la mère . Mais à l’étonnement de la mère s’ajoute celui du fils qui la trouve en compagnie de son amant du moment.

Un Noël à New-York, Comédie NationJe n’étais jamais allée à la Comédie Nation, bien que je passe souvent devant. Cette petite comédie musicale tentait bien le fan de jazz qui m’accompagne, nous avons donc décidé d’aller voir de quoi il retournait. Au début je dois dire que je craignais un certain amateurisme. Finalement, je suis assez vite rentrée dans cet univers festif. La musique est entraînante et j’ai été agréablement surprise par les parties chantées. Les comédiens ont de belles voix (deux notamment chantent particulièrement bien) et aucune fausse note n’est à déplorer de ce côté-là. En revanche, l’écriture des parties jouées est plus approximative. Ca manque parfois un peu de rythme, c’est par moment un peu long et un peu laborieux. Les parties dramatiques sont dans l’ensemble plus réussies que celles plus légères même si on rit à de nombreuses reprise. Malgré quelques moments un peu longs, l’émotion est au rendez-vous dans cette comédie musicale jazzy, parfaite pour les fêtes. Si le texte manque un peu de tenue, ce sont les chansons qui restent au cœur de cette comédie de Noël et le tout possède une belle énergie qui nous fait passer un bon moment.

  • Wheeldon – Mac Gregor – Baush, à l’Opéra Garnier

Wheeldon-Mac Gregor-Baush, afficheCette année, je me suis fait un programme ballet assez chargé à l’opéra, avec 8 spectacles cette saison (pour le moment, j’en ai vu 2 – ou 3 – et je n’en ai raté qu’un). Bien que j’aie fait un peu de danse classique, je n’y connais pas grand chose mais j’apprécie de plus en plus tant les grands classiques que les créations contemporaines. J’aime assez ce principe de mêler plusieurs styles – ou de les enchaîner plus précisément – au sein d’un même spectacle, permettant ainsi de découvrir différents chorégraphes et la corrélation qui existe entre eux. Cette fois, le lien entre les 3 parties était un hommage à Pierre Boulez (mort justement -étrange coïncidence – la semaine où j’ai vu le spectacle).
La première partie est somme toute relativement classique mais je l’ai trouvée très belle même si elle reste peut-être un peu trop académique : des danseurs en justaucorps évoluent avec grâce sur le scène, tantôt en couple, tantôt en groupe, dans un ballet assez fascinant servi par de belles lumières. Simple et efficace.
Le deuxième volet est quant à lui ultra contemporain. La musique est on ne peut plus étrange (signée Boulez donc) et les lumières ultra travaillées avec des costumes très graphiques pour un résultat hypnotique. Un peu étrange, pas vraiment mon style, mais très beau tout de même dans son style si particulier.
La troisième partie est de loin la plus surprenante, la plus belle, la plus réussie. Durant l’entracte, les machinistes déversent des bennes entières de terre sur la scène pour un sacre du printemps à la fois léger et très charnel. J’ai rarement vu quelque chose d’aussi puissant et délicat à la fois. La puissance d’évocation et la puissance dramaturgique sont assez incroyables. Une danse sensuelle, brutale et pourtant très aérienne. Époustouflant.

  • Roméo et Juliette, à la Comédie Française

Roméo et Juliette, Comédie Française, afficheVoilà une pièce qui m’a quelque peu déroutée. J’avais vu un très bon Roméo et Juliette mis en scène il y a quelques années à Toulouse et j’en gardais un souvenir ému. J’attendais avec impatience cette version proposée par Eric Ruff, dont j’apprécie énormément le travail. A première vue, le décor n’est pas fou fou – et étonnement classique – même s’il s’avère assez ingénieux. Malgré cette petite déception du côté du décor, j’ai très vite senti que j’allais beaucoup aimé cette mise en scène qui propose une relecture assez originale du si célèbre Roméo et Juliette. Le premier acte est à mon sens le plus réussi (et de loin !). Eric Ruf s’ingénie en effet à mettre en avant par le jeu des acteurs tout l’humour de Shaskespeare. Il choisit de placer la pièce dans une Italie du milieu du XX° s. dans laquelle la chanson tient une place importante. Ca m’a rappelé le cinéma italien des années 50 (ou 60, je ne suis pas très douée avec les décennies) et le comedia del arte. La musique utilisée (une tarentelle ?) est très entraînante. On rit souvent et j’ai trouvé que cette conception de la pièce trouvait sa pleine mesure lors de la scène de la rencontre, une des plus réussies que j’aie pu voir. Très émouvante.
Malheureusement, la suite fonctionne un peu moins bien. En grande partie parce que malgré les nombreux traits d’esprits de l’auteur, la pièce demeure éminemment tragique. Comme souvent à la Comédie Française, j’ai trouvé que c’était légèrement surjoué, avec une diction un peu ampoulée – même si ça reste ici assez léger. Un peu plus de naturel aurait selon moi était bienvenu. Cela dit, Laurent Laffite, Roméo et la nourrice sont excellents. Ca me fait toujours un peu bizarre de voir des comédiens qui ont 30 ou 35 ans jouer des adolescents, mais bon, les gros rôles exigent souvent un minimum d’expérience. J’ai trouvé dommage de continuer à insister autant sur l’aspect comique dans la deuxième partie de la pièce où, s’il est présent, il n’est pas dominant. Un glissement de la légèreté du début vers le tragique de la fin aurait été plus subtil et naturel. L’insistance sur les piques de Shakespeare rend la fin moins émouvante et lui enlève un peu de sa force. Malgré une deuxième moitié moins réussie, j’ai dans l’ensemble beaucoup aimé cette représentation originale dont le début fonctionne très bien. Une belle tentative pour dépoussiérer une des pièces les plus célèbres du théâtre classique.

Roméo et Juliette, Comédie Française

Du 5 décembre 2015 au 30 mai 2016
Salle Richelieu
13€ à 41€ la place

  • 37° Festival du cirque de demain, sous le chapiteau du cirque Phoenix

37° festival du cirque de demain, afficheJ’aime beaucoup le cirque et depuis quelques années je commence à en revoir un peu. Les acrobaties me fascinent et c’est toujours le même bonheur d’entrer sous un chapiteau, même si aujourd’hui je préfère nettement le cirque contemporain au traditionnel. J’étais assez curieuse de découvrir les numéros de ces jeunes artistes venus du monde entier. Ne pouvant pas m’offrir le pass pour toute la durée du festival, j’ai choisi d’aller voir le spectacle des lauréats. Je ne sais pas si c’était le meilleur choix, en tout cas les numéros étaient de qualité. Sur 10 numéros, j’ai eu 4 coups de cœur et peu de grosses déceptions (à part les clowns, mais je n’aime généralement pas ça) : un numéro de diabolo survolté, deux jeunes à la planche coréenne – si c’est bien là son nom – qui offrent un numéro impeccable, deux autres au cerceau avec un numéro plein d’humour et de tendresse, et enfin, un jeune homme totalement loufoque avec un magnifique numéro d’équilibre – mon chouchou. Mention spéciale aussi à un numéro de sangles très esthétique et technique même si un peu lent. Comme dans tout concours, je n’étais dans l’ensemble pas trop d’accord avec les prix remis qui ne m’ont pas paru récompenser l’originalité. Mais bon, je suis loin d’être une spécialiste. Un festival qui permet de découvrir de jeunes artistes venus du monde entier avec des univers très variés. Les numéros sont sélectionnés avec soin et on en ressort admiratif.

  • Maputo Mozambique au Musée du Quai Branly

Spectacle-Maputo-Mozambique-
@Musée du quai Branly -photo Cyril-Zannettacci

Certains l’auront remarqué, je vois pas mal de cirque dernièrement (un article sur différents spectacles est d’ailleurs à retrouver ici). Je suis habituellement plutôt attirée par les acrobaties mais ces jongleurs du Mozambique m’intriguaient beaucoup. J’étais très curieuse de voir ce qu’ils proposaient et je n’ai franchement pas été déçue ! Leur spectacle est présenté comme du jonglage musical et je ne saurais mieux le définir : à la fois jongleurs et chanteurs, ces six artistes se servent de leurs balles – ou autres instruments d’ailleurs – non plus seulement pour jongler, mais aussi comme percutions. Dès les premières secondes j’ai su que j’allais adorer ce spectacle à la frontière des genre : chants polyphoniques africains, percussions, danse, jonglage, le tout servi par une mise en scène épurée et un très beau clair-obscur. La mise en scène très maîtrisée fonctionne à merveille.
Ce qui éblouit ici, ce n’est pas tant la performance des ces jongleurs pris individuellement (on s’arrête à 3 balles je crois, soit plus ou moins la base) mais leur inventivité et surtout leur incroyable synchronisation qui trouve son apogée dans un morceau où chacun marque le rythme en faisant rebondir les balles sur un tam-tam pour accompagner le chant. J’ai également adoré le passage où ils jonglent avec des sacs plastique, tout en s’en servant une fois de plus comme instrument de musique. Le spectacle est un peu court mes les artistes ne quittent jamais la scène, enchaînant les chansons-numéros. J’ai été totalement conquise par ce Maputo-Mozambique esthétique, original et touchant. 

Du 18 au 22 février 2016
Musée du Quai Branly
20€ la place
Rencontre avec les artistes les vendredi et samedi

Théâtre

Millepied – Robbins – Balanchine à Garnier

          La création se nourrit de l’échange, dans un flot permanent d’inspirations, de souffles partagés. (Benjamin Millepied)

Robbins, Millepied, Balanchine, affiche

          Ce spectacle est conçu en trois temps. Trois chorégraphies très différentes mais qui pourtant se font écho. On commence par Benjamin Millepied, actuel directeur du ballet à l’Opéra de Paris qui nous livre Clear, Loud, Bright, Forward sur une musique de Nico Muhly. J’avais déjà eu l’occasion de voir une de ses chorégraphies – à peu de choses près ce que j’ai vu de plus beau – je suis depuis une de ses plus grandes fan. C’était beau, très beau. La musique est tantôt douce tantôt très angoissante. Il y a un magnifique jeu de lumière avec des ombres très intéressantes au mur (qui fonctionnent même vues de haut). Elles donnent une belle profondeur à la mise en scène et m’ont littéralement fascinée, je n’arrivais plus à m’en détacher. J’avoue que j’ai été assez émue de voir le chorégraphe venir saluer sur scène (oui, je suis à fond je vous dis). Un univers sombre que j’ai beaucoup apprécié. Une mise en scène épurée et pourtant très travaillée avec des lumières splendides. Magnifique.

Benjamin Millepied, Clear, Loud, Bright, Forward
©Ann Ray

          On continue avec Jerome Robbins, et l’op 19, The dreamer, avec univers assez romantique. Il y avait trop de violons à mon goût mais la musique à tendance mélodramatique est particulièrement réussie (après vérification, normal, c’est du Prokofiev, c’est forcément beau !). Une très belle chorégraphie qui évoque la relation amoureuse. Ca apparaît comme étrangement cohérent avec ce qui était présenté précédemment. La mise en scène est assez moderne et le tout très harmonieux. Même si on sent ici quelque chose d’un peu moins contemporain qu’avec Millepied (à raison d’ailleurs), on retrouve un peu le même esprit avec une certaine douceur.

Jerome Robbins, op 19 The Dreamer
©Ann Ray

          On finit par George Balanchine, Thèmes et variations, avec cette fois quelque chose de très très classique. La musique m’a fait penser au romantisme russe (évidement, c’est du Tchaïkovski, ce que j’aurais su si j’avais lu le programme avant, mais c’est moins drôle que de jouer aux devinettes), d’un genre très grandiloquent. Les costumes sont dans un pur style tutus en tulle et paillettes. On est dans un univers prince, princesse et leur Cour. Une chorégraphie qui après les deux précédentes paraît anachronique. On serait tentés de se railler de ce classicisme excessif. Toutefois, après un temps de surprise on note une belle performance technique (malgré quelques accrocs ce jour-là) et la beauté de l’ensemble, aussi carré et vieillot soit-il est indéniable. Moi qui préfère bien souvent les choses très classiques, ça m’a un peu étonnée de ne pas immédiatement reconnaître la grâce de cet ensemble de toute beauté.

George Balanchine, Thème et variations
©Ann Ray

          Il aurait sans doute été plus compliqué de faire le chemin dans l’autre sens. Si on m’avait montré le contemporain après le classique, j’aurais sans doute trouvé ça trop épuré, mais faire le chemin inverse en terme de chronologie, ça m’a permis de me rendre mieux compte de la complexité des mises en scène et de la continuité dans le temps. Jerome Robbins est un chorégraphe américain géant de la comédie musicale dans les années 60/70. Il a notamment adapté à l’écran West Side Story. Il a travaillé avec George Balanchine qui l’a dirigé dans ses jeunes années. D’originaire russe, Balanchine a été un des pionniers du ballet américain et est notamment le cofondateur du New-York City Ballet où Benjamain Millepied a été danseur. C’est un magnifique hommage que signe ici Benjamin Millepied à ses maîtres à travers trois chorégraphies pleines de grâce qui retracent une très belle histoire du ballet moderne.

L’intégralité du spectacle est disponible sur le site de l’Opéra de Paris.

Théâtre

Petit bilan des spectacles vus ce trimestre

          Ceux qui me suivent l’auront remarqué, j’écris peu ces derniers temps. Je suis passée de 5/6 articles par semaine à un tous les 4 ou 5 jours, quand ce n’est pas moins. Même si mon activité culturelle s’est également réduite avec quasi aucune expo depuis le début de l’année et un peu moins de sorties théâtre que de coutume, les articles à écrire s’entassent dans mes brouillons à une vitesse affolante (je viens de passer le cap des 50 articles en retard !). Après maints atermoiements, j’ai fini par me mettre aux articles groupés pour essayer d’endiguer un peu ce flux qui menace de me submerger. Prenant exemple sur ma copine Laura du blog De ma plume à vos oreilles, j’ai décidé de vous faire un petit résumé des spectacles vus non pas ce mois-ci comme elle le propose, mais carrément ce trimestre-ci histoire de faire du vide une bonne fois pour toutes. Voici donc les pièces du théâtres, ballets ou autres spectacles de cirque vus depuis le 1° mai.

Le lac des cygnes au Palais des Congrès

          J’avais été terriblement déçue de rater Le lac des cygnes à l’Opéra cette année. Je l’avais dans mon abonnement, je l’attendais depuis presque un an, et ces foutus problèmes de santé qui ne me lâchent pas m’ont empêché de me déplacer ce jour-là (je fulmine encore). Heureusement, un ami qui me veut du bien a entendu ma détresse et m’a offert une place pour aller voir le ballet au Palais des Congrès par le Bolchoï de Minsk. Ca m’aura d’ailleurs permis de comparer avec la version du ballet national de Prague (si c’est bien son nom). Nous étions moyennement bien placés, malgré des places assez chères, et je dois avouer avoir eu un peu de mal à entrer dedans. Si la première partie ne m’a pas déplu et que je n’ai pas grand chose à lui reprocher, elle ne m’a pas non plus emballée outre mesure. Je lui ai peut-être trouvé un côté trop classique, un petit manque de modernité. En revanche, la deuxième partie m’a beaucoup plus séduite. Les costumes sont beaux, les lumières assez travaillées et bien sûr, les danseurs impeccables. D’ailleurs quelle qu’en soit la version, c’est toujours le début de la seconde partie que je préfère. Cette version est loin d’être aussi kitsch que celle vue à Prague qui m’avait laissée sur ma faim. J’ai apprécié la présence d’un orchestre. Il n’y a pas à dire, la musique de Tchaïkovski est absolument magnifique ! Pas un énorme coup de cœur mais un beau spectacle tout de même.

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Paquita à l’Opéra Garnier

          Aucun rapport avec le spectacle certes mais c’est toujours la même émotion à chaque fois que j’entre à l’Opéra Garnier. Qu’est-ce que c’est beau ! Ca aide quand même à apprécier le spectacle. J’étais placée franchement loin mais le premier rang du balcon offre toutefois une belle vue (pour la saison prochaine, je me suis procuré des jumelles pour compenser ce trop grand éloignement). Je ne connaissais pas du tout Paquita. Ni le type de ballet dont il s’agissait, ni l’histoire. Il faisait partie de mon abonnement et j’y suis allée totalement à l’aveugle. J’étais particulièrement crevée ce jour-là et je dois admettre avoir encore une fois somnolé fortement une bonne partie du spectacle (allez savoir pourquoi le ballet me fait cet effet-là : plus j’aime, plus ça m’endors, ça doit avoir un côté hypnotique je suppose). Malgré la fâcheuse tendance de mes yeux à se fermer malgré moi, je peux quand même vous dire que j’ai adoré ce spectacle foisonnant bourré d’humour. Dans l’Espagne du XIX°, amour, enlèvement, trahison et secrets de famille se succèdent à un rythme effréné. Les costumes sont riches en couleur et tout simplement magnifiques. Dans beaucoup de tableaux les danseurs sont nombreux sur scène dans des chorégraphies parfois très techniques. Le meilleur est pour la fin avec une scène de bal somptueuse où les deux danseurs principaux rivalisent de prouesses. A la fois technique et bouillonnant, avec des décors magnifiques et des costumes féeriques, le genre de ballet qui pousse les petites filles à faire de la danse et continue d’éblouir les plus grandes. Mon plus grand moment émerveillement de l’année.

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L’anatomie de la sensation à l’Opéra Bastille

          Les images que j’avais vues de ce ballet contemporain me plaisaient beaucoup, j’ai donc pris une place pour clôturer la saison. Je ne sais trop que dire de ce spectacle sinon qu’il m’a déçue. C’est très étrange car j’ai trouvé que visuellement c’était très beau. Ca joue beaucoup sur les couleurs, les formes, la géométrie. Bien que je n’apprécie guère en général les choses aussi dépouillées, j’ai trouvé qu’il y avait ici une véritable grâce. Les danseurs sont excellents, la chorégraphie souvent sensuelle et la lumière incroyable. Quel était le problème alors ? La musique. Parfaitement dissonante de bout en bout. Le hic, c’est que j’ai horreur de ça. Ca me crispe. J’ai passé tout le temps du spectacle tendue à l’extrême, à m’enfoncer les ongles dans les paumes en serrant les dents. Je ne suis pas partie histoire de ne pas déranger toute la rangée mais ça me démangeait sérieusement. J’étais tellement concentrer sur mes tympans sur le point d’exploser que je n’ai quasiment rien vu de la chorégraphie. Ils auraient dû fournir les boules Kies à l’entrée. Malgré une performance impeccable en danse, la musique absolument horripilante m’a empêché d’apprécier ce spectacle. Dommage. 

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Soirée de gala des étés de la danse au théâtre du Châtelet

         Voici plusieurs saisons que j’assiste aux étés de la danse et j’ai eu l’occasion l’année dernière de profiter de la soirée de gala qui était tout simplement sublime (mon résumé très très très enthousiaste ici). Des chorégraphies très variées qui m’avaient enchantées. J’ai donc resigné pour cette année et me suis même payé le luxe d’une bonne place. Apeès le San Francisco ballet, c’était cette année, la compagnie Alvin Ailey qui était à l’honneur. Je les avais vus il y a 2 ou 3 ans et j’avais bien aimé leurs créations même si certaines sont un peu trop modernes à mon goût. Je dois avouer que j’ai dans un premier temps été un peu déçue. Je n’ai pas retrouvé la diversité de l’année précédente. Ici, toutes les chorégraphies sont assez contemporaines, rien qui ressemble à du ballet classique. La compagnie s’inspire le plus souvent des rythmes et danses africains dans ses spectacles. Pourtant, à y regarder de plus près cette soirée offrait un très beau panel de la culture afro américaine dans ses inspirations. J’ai beaucoup aimé la plupart des chorégraphies, où le corps est souvent mis à l’honneur. Assez dépouillées, certaines sont d’une incroyable sensualité. Mais mon énorme coup de cœur a été dans la seconde partie. Une longue chorégraphie signée Alvin Ailey himself que j’ai trouvée absolument magnifique. Toute la troupe est sur scène pour une chorégraphie en plusieurs tableaux qui s’inspire du travail des esclaves dans les champs de coton sur des airs de blues et de gospel. Emouvant, magnifique, un moment riche en émotions. Malgré quelques réticences au départ, une soirée qui m’a totalement charmée avec du très grand spectacle. 

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Mistinguett au théâtre Comedia

          Nous avions failli aller voir ce spectacle à Noël avec mes parents mes les places étaient excessivement chères et nous avions peur que la qualité ne soit pas au rendez-vous. Finalement, en chargeant un spectacle à aller voir pour la Fête des Mères, je suis retombée dessus et me suis finalement décidée. Je dois admettre que j’étais tout de même un peu circonspecte… La bonne surprise c’est que nous étions très bien placées. La salle n’était pas pleine et nous avons plus ou moins pu choisir notre emplacement. Ca commençait on ne peut mieux. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire au début. La comédie musicale reprend l’histoire du déclin puis du retour au succès de la célèbre chanteuse de cabaret Mistinguett. J’ai toujours un peu de mal quand les acteurs portent un micro, ça me donne l’impression (à supposer que c’en soit une…) qu’ils jouent faux. Mais après un petit temps d’adaptation, je me suis franchement laissée séduire par ce spectacle. La chanteuse qui tient le rôle principal a une voix impressionnante et s’avère très crédible en Mistinguett. Le reste de la troupe n’est pas moins convaincant. J’ai beaucoup aimé les décors et costumes qui en mettent plein la vue. Bien sûr, les parties dansées sont celles que j’ai préféré : magnifiques. La musique est entraînante, avec des airs assez bien revisités et on se laisse prendre à l’histoire qui nous plonge dans le Paris des années 20. Si ça met un peu de temps à démarrer et qu’il y a bien quelques défauts, l’énergie communicative de la vedette nous fait vite oublier tout ça. Un spectacle léger et haut en couleurs qui m’a fait passer un excellent moment.

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La Verita aux Folies Bergères

         Après le cadeau de Fête des Mères, celui de Fête des Pères, avec du cirque cette fois-ci. Heureusement que mes parents viennent de temps en temps pour me sortir sinon je ne sais pas ce que je ferais ! J’aime beaucoup le cirque, en particulier les spectacles très contemporains qui offrent souvent beaucoup de poésie. Les images de celui-ci étaient… surprenantes ! et je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais les Folies Bergères offrent généralement de beaux spectacles, je me suis donc lancée. Tout ne m’a pas emballée dans ce spectacle mais il y a énormément de bonnes choses pour un résultat plutôt réussi. La bonne nouvelle c’est que les numéros de cirque sont en grande majorité excellents. J’ai beaucoup moins aimé le fil rouge, qui permet certes de changer rapidement les décors et de passer d’un numéro à l’autre sans interruption, mais ne présente à peu près aucun intérêt et s’avère même aussi compliqué qu’agaçant. Mais bon, on est là pour voir du cirque et il est de qualité. J’ai particulièrement aimé certains numéros d’acrobaties proches de la danse, un très beau numéro de jonglage ou encore une musicienne qui fait chose tout bonnement hallucinantes. Souvent les numéros s’entremêlent et si les tableaux sont magnifiques, il est parfois difficile de savoir où porter son attention dans cet univers foisonnant. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la compagnie italienne Finzi Pasca est inventive ! Elle propose un univers burlesque parfois inquiétant inspiré de Salvador Dali. Costumes, lumières, mise en scène, tout est très travaillé pour nous présenter des scènes plus belles les unes qui m’ont souvent donné l’impression de se lire comme des peintures. Malgré un côté parfois un peu fourre-tout et désordonné, un spectacle magnifique qui propose des numéros de haute volée.

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La maison de Bernarda Alba à la Comédie Française

          Je ne sais pas pourquoi j’étais persuadée de vous avoir parlé de cette pièce de suite après l’avoir vu mais visiblement j’ai totalement oublié… Je me rattrape donc. Je ne savais de trop où je mettais les pied avec ce texte de Federico Garcia Lorca, auteur que j’aime énormément pour la poésie mais parfois moins pour le théâtre. J’étais extrêmement mal placée et une bonne partie de la mise en scène était concentrée dans mon angle mort (j’honnis les metteurs en scène qui ne travaillent que pour le carré or, aussi talentueux puissent-ils être par ailleurs). Même en me tordant le cou, je n’ai donc eu qu’une version radio pendant tout le premier acte. Pourtant, malgré ces conditions pour le moins défavorables, je dois bien dire que j’ai de suite adoré cette pièce. La mise en scène est sobre mais magnifique. Décor simple mais efficace (très ingénieux, comme je les aime), belle lumière, ambiance tamisée qui se tend peu à peu : on se laisse emmener dans ce huis clos entre femmes. Les comédiennes sont excellentes et campent leur rôle à la perfection. La tenson devient vite palpable et on sent le drame inéluctable. Une pièce magnifique, joliment mise en scène et magistralement interprétée. Mon gros coup de cœur théâtral de cette fin d’année.

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          Je ne m’en étais pas rendu compte mais j’ai vu très peu de pièces ces trois derniers mois malgré les nombreuses que comportaient mes divers abonnements. Je n’ose même pas regardé combien de pièces de théâtre j’ai raté cette année… En revanche, même si je suis très déçue de ne pas avoir pu aller voir Les enfants du Paradis que j’attendais avec impatience, beaucoup de ballets vus ce trimestre. Moi qui n’allais quasi jamais voir de danse il y a encore deux ans à peine, je me rattrape sérieusement ! Je suis également allée faire un tour à La Villette Sonique, que j’ai fui au pas de course en voyant la foule, et au Paris Jazz Festival au Parc Floral (que je visitais au passage pour la première fois) où j’ai trouvé l’ambiance aussi sympa que la programmation. L’été s’annonce calme mais je m’acharne à m’abonner à l’opéra pour la programmation de danse, à la Comédie Française pour le théâtre et au 104 pour du cirque, en espérant être plus en forme que la saison passée et à ne pas trop en manquer cette fois-ci. Moins de pièces de prévues que cette année mais je devrais tout de même avoir quelques sorties culturelles à vous raconter. Rendez-vous bientôt pour la suite.