Un disque-monde, voilà ce que nous rêvions de construire avec La Symphonie Du Temps Qui Passe. Une comédie musicale 2.0 matinée de western : un orchestre symphonique versus des programmations électroniques. Un vrai disque en duo façon conte d’auto-science-fiction car tout ce qui s’y joue vient du réel avant d’être condimenté par la fantaisie. Un disque-monde car mis en scène dans un film à découper en dix clips, quelque part entre un tour de magie de Méliès et un poème de Cocteau. C’est une histoire d’amour mais aussi la découverte d’une interprète magique, Daria Nelson, la fée qui promène sa grâce tout au long de cette symphonie.
Après leur recueil de poésie, Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse aux éditions L’iconoclaste, Daria Nelson et Mathias Malzieu reviennent avec une nouvelle collaboration : un projet ambitieux aux nombreuses facettes dont un album et un court-métrage. 10 chansons qui racontent leur rencontre, la joie des débuts, les doutes, le désir d’enfant mais aussi le drame de la fausse-couche et le vide qui s’ensuit et la difficulté de se reconstruire. Un sujet trop rarement abordé qui laissait présager d’une œuvre tout en sensibilité.
Paris 1948. Au tout nouveau Théâtre de la Huchette, trois comédiens s’apprêtent à créer la version musicale d’un célèbre vaudeville endiablé.. Le succès semble leur tendre les bras. Mais, dans l’après-midi, au cours de l’ultime répétition, la tension monte, monte…Et dans les coulisses un autre spectacle s’écrit. La représentation du soir réservera aux comédiens comme au public bien des surprises…
Nous avons vu cette pièce à Noël (oui, je suis quelque peu en retard dans mes critiques), nous cherchions quelque chose d’un peu festif à des tarifs abordables, ce qui a tendance à pas mal réduire le choix. Nous avions beaucoup entendu parler de cette pièce qui se situe entre théâtre et comédie musicale. Elle a reçu 5 trophées de la comédie musicale 2018, dont celui de meilleure comédie musicale. Les critiques élogieuses et l’originalité de l’histoire n’ont eu aucun mal à nous convaincre d’aller voir de quoi il retournait.
Photo : Fabienne Rappeneau
J’ai beaucoup apprécié le début. C’est enlevé, c’est joyeux, les parties chantées sont sympas, franchement, ça démarrait très très bien. C’est l’histoire de la création d’une pièce au théâtre de la Huchette et j’ai beaucoup aimé cette mise en abîme très réussie. C’est dynamique, l’histoire fonctionne pas mal, on était bien partis pour apprécier le spectacle qui avec peu de moyens parvient à nous embarquer dans son univers un peu désuet et plein de charme. Mais si la première moitié nous a convaincus, ça gâte un peu par la suite.
Evidemment, le trio d’acteurs finit par virer un peu au triangle amoureux, ça tourne au vaudeville, et on ne peut pas dire que ce soit un genre que j’affectionne particulièrement même si en l’occurrence ça fonctionne plutôt bien. Mais la pièce peine sur la fin, ça gesticule beaucoup, ça s’engueule (j’aime pas les engueulades, désolée, ça me stresse), ça tourne en rond, le rythme s’essouffle. Le dernier tiers m’a semblé particulièrement long et bien moins réussi que le début. Dommage, ça commençait si bien. Si la fin tranche avec le ton du début et m’a un peu déçue j’ai dans l’ensemble quand même apprécié ce spectacle drôle et enlevé.
Une comédie musicale librement inspirée de l’opéra « Paillasse » de Ruggero Leoncavallo
Concept et mise en scène : Samuel SENÉ
Livret et paroles des chansons : Eric CHANTELAUZE
Musique : Raphaël BANCOU
Décor : Isabelle Huchet
Costumes : Julia Allègre
Lumières : Laurent Béal
Chorégraphie : Amélie Foubert
Assistante à la mise en scène : Elisa Ollier
Régie Yves Thuillier
Avec : Marion PRÉÏTÉ (Coco), Fabian RICHARD (Pierre), Cyril ROMOLI (Guy)
L’autre soir j’ai été invitée à une soirée autour de Cuba à l’occasion de la semaine de l’Amérique latine. Au programme, de jeunes artistes qui chantaient des classiques du répertoire puis la présentation d’extraits d’une comédie musicale qui est en train d’être montée. L’occasion d’appâter aussi bien le journaliste que les investisseurs. Alors, cette soirée ?
La première partie était un peu inégale mais il y a toutefois eu de jolies choses. Il y a une chanteuse que j’ai beaucoup aimée, tout en délicatesse, mais aussi un groupe plus traditionnel avec un chanteur à la voix incroyable (j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le petit concert improvisé qui s’en est suivi au bar pendant l’entracte). Il y a également eu un peu de danse, j’ai notamment été très impressionnée par un des danseurs et par certains mouvements de groupe très réussis. A l’entracte, de très belles photos de Cuba en noir et blanc étaient exposées ainsi que des affiches que je n’ai malheureusement pas vues tant il y avait de monde.
Pour la comédie musicale, difficile de juger sans avoir tout vu, même si ça donne une première idée. Dans l’ensemble, j’ai trouvé que c’était plutôt prometteur. J’ai beaucoup aimé les deux acteurs principaux. Dans l’ensemble, il y a de très belles voix dans ce casting et j’ai beaucoup aimé la partie orchestrale. J’ai en revanche trouvé dommage qu’il n’y ait pas plus de parties dansée mais ce sera peut-être le cas dans la versions définitive. Les paroles n’étaient pas toujours faciles à comprendre mais je pense que c’était un simple problème de balance. Enfin, difficile de saisir toutes les subtilités de l’histoire quand on ne l’a pas dans son intégralité mais ça semble prometteur. Ca m’a donné envie d’aller la voir lors de sa sortie.
Comédie musicale de Damien Chazelle avec Ryan Gosling, Emma Stone, John Legend Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions. De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent… Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ?
Ah, La La Land, le film dont on a tellement parlé en ce début d’année ! Bon, en temps normal, je dois dire qu’on aurait pu me rebattre les oreilles d’une comédie musicale avec Ryan Gosling pendant six mois, je ne me serais pas nécessairement déplacée pour autant, surtout en ce moment où on ne peut pas dire que je fréquente les salles de ciné assidument. Seulement voilà, ce n’est pas n’importe quel film, c’est avant et surtout le deuxième long métrage de Damien Chazelle, le petit génie du septième art qui avait marqué les esprits avec son premier film, l’excellent Whiplash (retrouvez ma critique ici pour le petit moment d’auto-promo). J’étais donc, impatiente, curieuse et légèrement surexcitée avant d’aller voir ce film. D’autant plus que comme vous ne l’aurez pas manqué, les critiques plus élogieuses les unes que les autres s’enchaînaient depuis des semaines déjà.
Je dois admettre que je suis un peu embêtée au moment de vous en parler. Les comédies musicales et moi bon… ça fait deux. Pourtant dans l’idée, du chant, de la danse, de la bonne humeur : ça devrait marcher à tous les coups. Mais bon souvent c’est terriblement gnan-gnan et ça, ça passe moins. Que voulez-vous, je suis plus sensible au charme des drames bien sombres… Alors, le verdict ? Ben… euh… mitigé. La scène d’ouverture est pleine de vie, dynamique, assez drôle, bref, très sympa : ça démarre fort. Après, c’est plus inégal. Il y a de jolis passages, d’autres un peu fades, ça traîne parfois un peu en longueur. Il y a du très bon. Et du moins bon. J’ai eu un peu de mal à savoir qu’en penser.
Commençons par ce que j’ai immédiatement aimé : les costumes ! Des robes aux couleurs chatoyantes qui ne sont pas sans rappeler les années 60 par leurs tons vitaminés. Je piquerais bien la garde-robe d’Emma Stone, je suis sure que la plupart des robes qu’elle porte dans le film m’iraient à ravir (enfin, en ajoutant une taille ou deux). Voilà, c’était l’instant mode du jour. La musique aussi est dans l’ensemble très réussie, notamment le morceau qui sert de fil rouge au récit, que je trouve très beau : si un jour je me remets au piano, je l’apprends de suite ! Les costumes et la musique, les deux seules choses que j’ai aimées de bout en bout ! Enfin, ça et la fraîcheur qui se dégage de l’ensemble. Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est pas aussi dramatique que ça en a l’air.
Je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce film. Dans un premier temps les personnages ne m’ont pas été particulièrement sympathiques, mais ça s’arrange assez vite. Dans l’ensemble c’est très bien filmé, on retrouve d’ailleurs quelques plans qui ne sont pas sans rappeler Whiplash. Damien Chazelle assure avec une caméra ! Bon, et ce que j’ai vraiment moins aimé alors ? Les références parfois un peu lourdes aux classiques de la comédie musicale (je n’ai pas tout repéré, je n’y connais rien, mais Marry Poppins, c’était trop de chez trop). L’univers tellement saturé qu’il pourrait cramer une rétine m’a également laissée perplexe même si on s’y habitue plus ou moins. Quoi qu’on en dise, Emma Stone est assez mal mise en valeur et Ryan Gosling un peu fade. Et surtout, à faire de la comédie musicale à références multiples, autant y aller carrément, ici la danse est clairement délaissée. Et vous savez quoi, ça m’a manqué. Aussi bien les personnages se promènent avec des claquettes dans leur sac, qu’ils s’en servent que diable !
L’histoire a une trame assez classique. Je vais éviter de trop vous en parler pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à ceux qui ne l’ont pas vu mais dans l’ensemble, rien de surprenant. Le réalisateur semble d’ailleurs s’amuser comme un petit fou avec les codes de la comédie musicale, reprenant quasi tel quel tel ou tel passage célèbre. Il aurait pu les détourner un peu tant qu’à faire mais bon… L’aspect positif c’est que ça donne un côté intemporel au film. Là où ça devient sympa, c’est quand le jazz entre en scène, on sent alors un nouveau souffle animer le film. Là encore, ça reste un peu inégal mais on sent tout l’amour que pour Damien Chazelle à la musique et ça fait du bien ! Il parvient en en parlant à sortir des bons sentiments dans lesquels ce film à tendance à s’enfermer (même si ça reste toujours dans la limite du supportable).
La fin quant à elle est extrêmement belle, délicate, touchante. Un véritable moment de grâce. Dommage qu’il y ait quelques longueurs avant d’en arriver là, un peu plus de rythme n’aurait pas été de refus même si on ne s’ennuie jamais vraiment. J’ai parfois eu du mal devant ce film à concevoir que c’était là l’œuvre du même réalisateur que Whiplash : c’est un peu comme s’il avait mis toute sa cruauté dans un film et tous ses bons sentiments dans le suivant. J’ai adoré certains aspects de ce film, j’en ai détesté d’autres et sur le moment ce mélange d’émotions contraires s’est avéré assez perturbant mais finalement, la musique et la très belle fin font pencher la balance du bon côté, même si on est loin du coup de foudre attendu.
New-York, le 24 décembre.. Le fils et sa nouvelle fiancée font irruption dans l’appartement de la mère . Mais à l’étonnement de la mère s’ajoute celui du fils qui la trouve en compagnie de son amant du moment.
Je n’étais jamais allée à la Comédie Nation, bien que je passe souvent devant. Cette petite comédie musicale tentait bien le fan de jazz qui m’accompagne, nous avons donc décidé d’aller voir de quoi il retournait. Au début je dois dire que je craignais un certain amateurisme. Finalement, je suis assez vite rentrée dans cet univers festif. La musique est entraînante et j’ai été agréablement surprise par les parties chantées. Les comédiens ont de belles voix (deux notamment chantent particulièrement bien) et aucune fausse note n’est à déplorer de ce côté-là. En revanche, l’écriture des parties jouées est plus approximative. Ca manque parfois un peu de rythme, c’est par moment un peu long et un peu laborieux. Les parties dramatiques sont dans l’ensemble plus réussies que celles plus légères même si on rit à de nombreuses reprise. Malgré quelques moments un peu longs, l’émotion est au rendez-vous dans cette comédie musicale jazzy, parfaite pour les fêtes. Si le texte manque un peu de tenue, ce sont les chansons qui restent au cœur de cette comédie de Noël et le tout possède une belle énergie qui nous fait passer un bon moment.
Wheeldon – Mac Gregor – Baush, à l’Opéra Garnier
Cette année, je me suis fait un programme ballet assez chargé à l’opéra, avec 8 spectacles cette saison (pour le moment, j’en ai vu 2 – ou 3 – et je n’en ai raté qu’un). Bien que j’aie fait un peu de danse classique, je n’y connais pas grand chose mais j’apprécie de plus en plus tant les grands classiques que les créations contemporaines. J’aime assez ce principe de mêler plusieurs styles – ou de les enchaîner plus précisément – au sein d’un même spectacle, permettant ainsi de découvrir différents chorégraphes et la corrélation qui existe entre eux. Cette fois, le lien entre les 3 parties était un hommage à Pierre Boulez (mort justement -étrange coïncidence – la semaine où j’ai vu le spectacle).
La première partie est somme toute relativement classique mais je l’ai trouvée très belle même si elle reste peut-être un peu trop académique : des danseurs en justaucorps évoluent avec grâce sur le scène, tantôt en couple, tantôt en groupe, dans un ballet assez fascinant servi par de belles lumières. Simple et efficace.
Le deuxième volet est quant à lui ultra contemporain. La musique est on ne peut plus étrange (signée Boulez donc) et les lumières ultra travaillées avec des costumes très graphiques pour un résultat hypnotique. Un peu étrange, pas vraiment mon style, mais très beau tout de même dans son style si particulier.
La troisième partie est de loin la plus surprenante, la plus belle, la plus réussie. Durant l’entracte, les machinistes déversent des bennes entières de terre sur la scène pour un sacre du printemps à la fois léger et très charnel. J’ai rarement vu quelque chose d’aussi puissant et délicat à la fois. La puissance d’évocation et la puissance dramaturgique sont assez incroyables. Une danse sensuelle, brutale et pourtant très aérienne. Époustouflant.
Roméo et Juliette, à la Comédie Française
Voilà une pièce qui m’a quelque peu déroutée. J’avais vu un très bon Roméo et Juliette mis en scène il y a quelques années à Toulouse et j’en gardais un souvenir ému. J’attendais avec impatience cette version proposée par Eric Ruff, dont j’apprécie énormément le travail. A première vue, le décor n’est pas fou fou – et étonnement classique – même s’il s’avère assez ingénieux. Malgré cette petite déception du côté du décor, j’ai très vite senti que j’allais beaucoup aimé cette mise en scène qui propose une relecture assez originale du si célèbre Roméo et Juliette. Le premier acte est à mon sens le plus réussi (et de loin !). Eric Ruf s’ingénie en effet à mettre en avant par le jeu des acteurs tout l’humour de Shaskespeare. Il choisit de placer la pièce dans une Italie du milieu du XX° s. dans laquelle la chanson tient une place importante. Ca m’a rappelé le cinéma italien des années 50 (ou 60, je ne suis pas très douée avec les décennies) et le comedia del arte. La musique utilisée (une tarentelle ?) est très entraînante. On rit souvent et j’ai trouvé que cette conception de la pièce trouvait sa pleine mesure lors de la scène de la rencontre, une des plus réussies que j’aie pu voir. Très émouvante.
Malheureusement, la suite fonctionne un peu moins bien. En grande partie parce que malgré les nombreux traits d’esprits de l’auteur, la pièce demeure éminemment tragique. Comme souvent à la Comédie Française, j’ai trouvé que c’était légèrement surjoué, avec une diction un peu ampoulée – même si ça reste ici assez léger. Un peu plus de naturel aurait selon moi était bienvenu. Cela dit, Laurent Laffite, Roméo et la nourrice sont excellents. Ca me fait toujours un peu bizarre de voir des comédiens qui ont 30 ou 35 ans jouer des adolescents, mais bon, les gros rôles exigent souvent un minimum d’expérience. J’ai trouvé dommage de continuer à insister autant sur l’aspect comique dans la deuxième partie de la pièce où, s’il est présent, il n’est pas dominant. Un glissement de la légèreté du début vers le tragique de la fin aurait été plus subtil et naturel. L’insistance sur les piques de Shakespeare rend la fin moins émouvante et lui enlève un peu de sa force. Malgré une deuxième moitié moins réussie, j’ai dans l’ensemble beaucoup aimé cette représentation originale dont le début fonctionne très bien. Une belle tentative pour dépoussiérer une des pièces les plus célèbres du théâtre classique.
Du 5 décembre 2015 au 30 mai 2016 Salle Richelieu
13€ à 41€ la place
37° Festival du cirque de demain, sous le chapiteau du cirque Phoenix
J’aime beaucoup le cirque et depuis quelques années je commence à en revoir un peu. Les acrobaties me fascinent et c’est toujours le même bonheur d’entrer sous un chapiteau, même si aujourd’hui je préfère nettement le cirque contemporain au traditionnel. J’étais assez curieuse de découvrir les numéros de ces jeunes artistes venus du monde entier. Ne pouvant pas m’offrir le pass pour toute la durée du festival, j’ai choisi d’aller voir le spectacle des lauréats. Je ne sais pas si c’était le meilleur choix, en tout cas les numéros étaient de qualité. Sur 10 numéros, j’ai eu 4 coups de cœur et peu de grosses déceptions (à part les clowns, mais je n’aime généralement pas ça) : un numéro de diabolo survolté, deux jeunes à la planche coréenne – si c’est bien là son nom – qui offrent un numéro impeccable, deux autres au cerceau avec un numéro plein d’humour et de tendresse, et enfin, un jeune homme totalement loufoque avec un magnifique numéro d’équilibre – mon chouchou. Mention spéciale aussi à un numéro de sangles très esthétique et technique même si un peu lent. Comme dans tout concours, je n’étais dans l’ensemble pas trop d’accord avec les prix remis qui ne m’ont pas paru récompenser l’originalité. Mais bon, je suis loin d’être une spécialiste. Un festival qui permet de découvrir de jeunes artistes venus du monde entier avec des univers très variés. Les numéros sont sélectionnés avec soin et on en ressort admiratif.
Maputo Mozambique au Musée du Quai Branly
@Musée du quai Branly -photo Cyril-Zannettacci
Certains l’auront remarqué, je vois pas mal de cirque dernièrement (un article sur différents spectacles est d’ailleurs à retrouver ici). Je suis habituellement plutôt attirée par les acrobaties mais ces jongleurs du Mozambique m’intriguaient beaucoup. J’étais très curieuse de voir ce qu’ils proposaient et je n’ai franchement pas été déçue ! Leur spectacle est présenté comme du jonglage musical et je ne saurais mieux le définir : à la fois jongleurs et chanteurs, ces six artistes se servent de leurs balles – ou autres instruments d’ailleurs – non plus seulement pour jongler, mais aussi comme percutions. Dès les premières secondes j’ai su que j’allais adorer ce spectacle à la frontière des genre : chants polyphoniques africains, percussions, danse, jonglage, le tout servi par une mise en scène épurée et un très beau clair-obscur. La mise en scène très maîtrisée fonctionne à merveille.
Ce qui éblouit ici, ce n’est pas tant la performance des ces jongleurs pris individuellement (on s’arrête à 3 balles je crois, soit plus ou moins la base) mais leur inventivité et surtout leur incroyable synchronisation qui trouve son apogée dans un morceau où chacun marque le rythme en faisant rebondir les balles sur un tam-tam pour accompagner le chant. J’ai également adoré le passage où ils jonglent avec des sacs plastique, tout en s’en servant une fois de plus comme instrument de musique. Le spectacle est un peu court mes les artistes ne quittent jamais la scène, enchaînant les chansons-numéros. J’ai été totalement conquise par ce Maputo-Mozambique esthétique, original et touchant.
Du 18 au 22 février 2016 Musée du Quai Branly
20€ la place
Rencontre avec les artistes les vendredi et samedi