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Prague, jour 5

          Cinquième et dernier jour à Prague. J’avais peur que 5 jours seule dans un pays où je ne parle pas la langue s’avère un peu long. Finalement, je serais bien restée quelque jours de plus. Il y a encore teeeeellement de choses que je voudrais voir ! Ce dernier matin a été un peu difficile, je n’étais pas très en forme et j’ai senti que la journée allait être longue. J’avais prévu d’aller visiter un monastère un peu éloigné du centre, j’ai donc revu mes plans pour rester près de l’hôtel en cas de gros coup de fatigue. J’ai commencé par visiter la chapelle Bethléem. Elle avait été détruite et a été reconstruite à la fin des années 50 sur le modèle original. A l’intérieur, elle est grande et presque carrée, c’est assez surprenant. N’étant pas très inspirée, j’ai continué montant en haut de la tour qui héberge l’horloge astronomique. C’est assez cher pour pas grand chose mais ça fait toujours de belles photos. A l’intérieur, l’histoire de l’horloge est expliqué ; c’est intéressant même si je n’ai pas tout compris, mon niveau d’anglais restant modeste. Par contre je n’ai pas été déçue, Prague vue d’en haut, c’est magnifique !

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          Après ça, je me suis mise en quête de souvenirs pour ma famille. La tâche s’est avérée plus ardue que prévu. Je voulais éviter la camelote pour touristes et ramener des choses assez typiques. Malheureusement, tout ce qui me plaisait était soit trop cher, soit trop fragile ou encombrant (voire les 3 à la fois). J’ai par exemple vu les verres de mes rêves que j’aurais bien ramenés pour mes parents mais où est-ce que j’aurais mis 6 verres en cristal ? Quant aux œufs peints pour décorer le sapin de Noël, ils n’auraient jamais survécu en soute. Un vrai casse-tête donc qui m’a finalement occupée une bonne partie de la journée. D’ailleurs, j’ai fini par acheter quand même quelques bricoles bon marché parce que côté budget/temps pour chercher, ça devenait difficile. Si je m’étais écoutée, j’aurais ramené tellement plus de choses ! A midi, j’ai décidé de manger dans un bon restaurant repéré la veille pour un éventuel goûter : le Café de Paris. Très chic, déco Art Nouveau. J’ai pris un goulash revisité de manière très élégante et vraiment à tomber. Pas de dessert parce que plus faim mais leurs gâteaux ont l’air. Côté prix, c’est cher pour Prague mais raisonnable si on se base sur des prix parisiens.

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          Après manger, fin de mes achats et je me dirige vers le Klementium, que je veut visiter depuis le début de la semaine pour sa bibliothèque baroque. La 1° fois, je n’avais pas trouvé l’entrée, je comprends mieux. Une est masquée par des travaux, une seconde est cachée après par une vente de billets pour des concerts est la 3° est une entrée de parking. J’avais du passer 10 fois devant sans comprendre par où on entrait… Dans le bâtiment, uniquement des visites guidées, en anglais. Malgré mon niveau plus que passable, j’ai réussi à presque tout comprendre. C’est vraiment pensé pour un public international. Nous étions très peu nombreux et la guide parlait d’autres langues. La visite était passionnante et notre guide très prévenante, j’ai regretté de ne pas pouvoir discuter plus avec faute d’oser me lancer avec mon anglais boiteux. La chapelle Miroir, très réputée, est un peu chargée à mon goût; avec des tons roses en prime. On traverse ensuite des bâtiments genre administration des années 60 pour arriver à la bibliothèque baroque. C’est à couper le souffle ! Et encore, il manquait beaucoup de livres, envoyés en Allemagne pour étude et restauration si j’ai bien compris. Les photos sont interdites, celle que je vous mets vient donc de l’office du tourisme. La tour, qui servait d’observatoire astronomique, offre une magnifique vue sur Prague. Si j’avais su, j’aurais fait autre chose le matin…

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          Après ça, je songeais un peu retourner au couvent Sainte-Agnès pour voir le cloître mais j’avais peur de manquer un peu de temps, le départ approchant à grands pas. J’ai donc plutôt cherché un endroit où boire un thé. Pas facile dans le centre touristique mais finalement, tout près du pont Charles, je suis tombée sur une espèce de cantine/épicerie très bobo. J’y ai bu un thé avec un cheesecake pistache-chocolat délicieux. Ca doit être quelque chose comme le meilleur cheesecake que j’aie jamais mangé. Le resto juste à côté, qui marche avec, a l’air vraiment très bien aussi. C’est donc sur cette note positive que j’ai fini ma semaine pragoise, un peu déçue de ne pas avoir vu plus de choses. Qui sait, ça me donnera peut-être l’envie de revenir ?

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Prague, jour 4

          Un peu de mal à me motiver le matin, je ne suis donc sortie qu’assez tard et avant d’aller manger, j’ai uniquement visité des églises : l’église Saint-Gilles, qui ne paie pas de mine de dehors mais s’avère très surprenant avec son plafond superbement peint ; Notre-Dame-de-Tyn, la cathédrale dont le clocher domine la ville mais que j’ai trouvé moyennement belle, d’une simplicité relative comparé à ce que j’avais vu avant ; et une autre petite église dont je n’ai pas retenu le nom, derrière la Maison Municipale, qui est un peu dans l’esprit de la précédente, en plus petit. J’ai ensuite mangé dans un très bon resto italien où j’ai mangé des spaghetti bolognaise à tomber avec une limonade maison extra. De quoi bien commencer la journée. Etrangement, je n’ai quasiment pas pris de photos. Très étrange venant de moi, je me suis même demandée un moment si je n’étais pas malade…

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          L’après-midi, je me suis rendue au musée Mucha. Un lieu incontournable pour les amateurs d’Art Nouveau. Le musée est petit mais intéressant. La vie et l’oeuvre de l’artiste y sont très bien expliquées. Il y a bien sûr beaucoup d’affiches, mais également quelques tableaux, sculptures ou objets. J’ai particulièrement aimé une grande peinture à l’huile et j’ai regretté qu’il n’y en ait pas plus car c’est un aspect de son oeuvre que je connais très peu. A la fin du parcours, une vidéo reprend l’évolution du travail de l’artiste et permet d’approfondir un peu la visite. La boutique propose dans souvenirs parfois un peu chers pour Prague mais qui sont dans l’ensemble très jolis et semblent de qualité. Après ça, il était encore tôt, je suis donc allée faire les boutiques à la recherche de choses à ramener à ma famille et mes amis. Le centre commercial s’est avéré décevant de ce point de vue-là, étant très international. Ainsi, le super pull que j’avais repéré le premier jour était un bête C&A. Grande fut ma déception. Côté typique on repassera. Je me suis ensuite dirigée vers le couvent Sainte-Agnès. Malheureusement, on ne pouvait pas visiter le cloître ce jour-là, mais à l’étage sont exposées les collections médiévales de la Galerie Nationale. Je dois avouer que l’art médiéval n’est pas ce qui m’attire le plus mais puisque j’étais là… Eh bien, une fois de plus, j’ai été frappée par la richesse du Moyen-Age : qu’est-ce que c’est beau ! Le musée est vaste et les œuvres sont très bien mises en valeur. On en prend plein les yeux. Un véritable coup de foudre !

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          Après tant d’émotion, comme il était encore relativement tôt, j’ai hésité à aller aux musées de Arts Décoratifs, qui était sur mon chemin. J’ai finalement été raisonnable et ai épargné mes pieds, qui pour la 1° fois depuis le début du séjour, se portaient relativement bien. Je suis donc plutôt partie en quête d’un salon de thé parce qu’il faisait faim ! En me promenant du côté du pont Charles, je suis passée devant une petite boutique de pain d’épice trop mignonne (je n’ai même pas pensé à prendre une photo, pfff…). Ils proposent du pain d’épice de toutes les formes avec des glaçages juste magnifiques. Le tout fait de façon très artisanale sur place. Si je m’étais écoutée, j’aurais tout ramené avec moi ! Pour le thé finalement, j’ai opté pour le café Slavia. Il est le plus connu de Prague, fréquenté par les plus grands intellectuels du pas. Vaclav Havel y avait ses habitudes. Le lieu est très vaste et une fois encore, je trouve les grandes salles trop froides, ça fait un peu hall de gare, même quand c’est bien décoré, ça manque de chaleur. Il y a un espace qui semble un peu plus intime sur le côté, ça m’aurait sans doute mieux convenu si je l’avais vu avant. En revanche, avec ses grandes baies vitrées, il offre une vue imprenable sur la ville. Et le pianiste qui joue une ballade en bruit de fond pendant qu’on déguste une pâtisserie, c’est classe ! Les pâtisseries justement, sont assez moyennes. Pas mauvaises mais elles manquent un peu de finesse.

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          Après cette pause sucrée, direction le théâtre Hybernia pour le Lac des Cygnes. J’adore ce ballet et comme je le vois à Paris dans peu de temps, je me suis dit que j’aurais un bon point de comparaison. Comme un peu plus tôt dans la semaine, j’ai été étonnée de voir une salle quasi-vide. Mais il paraît que ces horaires-là sont surtout fréquentés par les touristes, très peu nombreux au mois de novembre. La première partie frôlait parfois le ridicule tant la mise en scène est vieillotte. Toutefois, elle joue sur l’humour, ce qui aide à ce que ça passe un peu mieux. Les décors sont très beaux. Dommage que les changements supposent pas mal de temps entre les tableaux mais bon, on ne peut pas tout avoir ! Un des danseurs avait une détente impressionnante. J’avais rarement vu une telle amplitude dans les sauts. La seconde partie s’est avérée bien meilleure.

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          En sortant, j’ai cherché une taverne dans laquelle me sustenter et suis tombée sur un très bel endroit, dans le style Art Nouveau (eh oui, encore et toujours !), et surtout où je n’ai très bien mangé. Je n’aime généralement pas trop le chou mais leur chou fermenté au miel était un délice ! En sortant, j’ai pris un Trdelnik comme dessert. Il était froid mais le petit goût de fleur d’oranger était pas mal du tout. Et le vendeur était tellement beau… Je me suis ensuite dirigée vers le même bar que la vieille pour y retrouver les musiciens que j’y avais rencontrés. La communication n’est pas toujours simple quand on parle un anglais plus que médiocre mais tomber nez à nez avec un beau baryton en train de faire ses vocalises au toilettes, ça met de suite de l’ambiance… Un endroit fréquenté uniquement d’habitués et vraiment sympa. J’avais peur que 5 jours seule ce soit trop mais je n’ai aucune envie de repartir alors qu’il me reste tellement de choses à voir.

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Prague, jour 3

          Avec un peu de retard pour cause de coucher tardif, voici la suite de mon voyage. Journée un peu mitigée. Je suis sortie le matin, le cœur léger en me disant qu’enfin, la pluie avait cessé. 5 minutes plus tard, rectificatif. Non seulement il y a du brouillard mais il bruine (fort même), il fait froid et il y a du vent. La totale en somme. J’avais résolu d’aller visiter le château, j’ai donc poursuivi sur ma lancée. A peine à mi-chemin, je suis entrée dans une des deux tours qui encadrent le pont afin de me réchauffer un peu. Le prix d’entrée est assez élevé pour le coin. Environ le prix de 3 pintes – oui, je convertis tout en pinte de bière puisque c’est le prix qu’on voit le plus souvent affiché ici. D’ailleurs, je vous conseille de visiter cette tour avant la première pinte de la journée car les escaliers sont très raides. En haut, magnifique point de vue sur la ville pour les plus chanceux, sur brouillard pour les autres. Idéal pour photographier les toits de Prague.

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          Après cet arrêt improvisé, je me dirige donc vers le château. Sortant de la rue principale, j’y suis arrivée par un long, long, looooong escalier. En haut, un magnifique point de vue sur… le brouillard. Ben oui, forcément. L’entrée dans le château m’a un peu déçue. Il ressemble assez à une caserne militaire. Heureusement qu’il y a un peu de couleur sur les façades sinon il serait bien morne. L’entrée n’est pas donnée mais je me suis malgré tout payé un audio-guide. Ici, ils sont très bien faits et surtout très complets – un peu trop même, il faudrait y passer la journée pour tout écouter. La cathédrale Saint-Guy est de toute beauté ! Ses vitraux art Nouveau sont vraiment splendides (Gwendo si tu me lis, celui sur la photo de droite a été dessiné par Mucha). Magique.

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          Le reste de la visite est moins intéressant. Dans l’ancien palais royal, l’architecture des voûtes surprend et il y a une salle ornées de blasons qui est très surprenante. On découvre ensuite une jolie église romane derrière une façade baroque. Enfin, la célèbre ruelle d’or, certes charmante, m’a un peu fait l’effet d’un piège à touristes avec ses nombreuses boutiques. J’ai trouvé dommage qu’aucun billet ne propose l’accès à toutes les parties du château. Je n’ai donc pas vu la galerie des peintures qui semble contenir de très belles pièces. Mes pieds se sont refusés à l’ajouter à la visite. Si pour faire le tour de la cathédrale et de l’église, il faut payer, l’entrée en elle-même est gratuite et permet déjà de se faire une très bonne idée de ce qu’il y a à voir. Le billet étant tout de même à 14€ (là on est à 10 pintes ou deux repas), c’est bon à savoir. A savoir aussi, éviter à tout prix le restaurant dans l’enceinte du château, hors de prix et dégueulasse.

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          Après ce mauvais repas et un nombre de pas bien trop grand pour une demi-journée, j’ai décidé d’aller m’installer quelque part devant un chocolat chaud. Eviter les endroits pour touristes fut une mission des plus périlleuses mais j’ai finalement atterrit dans une minuscule taverne avec beaucoup de charme. Point de chocolat ici mais un cappuccino, c’est bien aussi. J’ai ensuite pris le chemin du retour bien qu’on soit à peine en milieu d’après-midi. J’ai flâné dans de très jolies boutiques en rentrant mais n’ai encore rien acheté n’arrivant pas à faire mon choix. Vers l’hôtel, je me suis arrêtée pour goûter dans le café d’un petit théâtre. Le lieu avait beaucoup de charme mais leurs donuts n’étaient vraiment pas terribles (quand j’ai vu le monsieur après moi revenir du comptoir avec une forêt noire, grande fut ma frustration…) et je n’ai toujours pas eu mon chocolat, la dame ne comprenant goutte à ce que je lui racontais.

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          Après une sieste bien méritée, je suis ressortie en me disant que pour être sure de bien manger, j’allais suivre les conseil du guide que j’ai amené avec moi. Grave erreur. Le lieu était certes typique : une grande taverne voûtée, enfumée et bruyante où jouait un accordéoniste – mais le service était des plus  expéditif, les portions bien chiches et surtout, c’était mauvais. Vraiment. La bière était infecte et la viande couverte de chantilly. Beurk ! En sortant, j’ai voulu me remonter le moral avec un Trdelnik. J’avais repéré une petite boulangerie qui en proposait, je m’y suis donc rendue. C’était froid et pas assez cuit, encore raté. Malgré tout, j’ai décidé de tenter une cave qui propose du jazz pour finir sur une touche positive. Ce n’était pas encore ouvert à mon arrivée, je me suis donc installée dans le bar qui la surplombe en attendant pour boire un cidre qui avait un goût intéressant de bière à la pomme. Je ne vous dirai pas comment était le concert, je n’y suis jamais arrivée. Des musiciens m’ont invitée à leur table et avant la fin de la soirée, j’avais parlé à à peu près tous les habitués, dans toutes les langues. Je sais maintenant qu’en tchèque, bière ne se dit pas pareil en fonction de si on en a bu plus ou moins de quatre. Une fin de soirée qui redonne sacrément le sourire en tout cas !

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Prague, jour 2

          Aujourd’hui à Prague, il pleuvait à seaux. J’ai donc eu un peu de mal à émerger de mon lit et à me motiver pour sortir. J’ai finalement mis le nez dehors avec l’intention de me diriger vers le château mais une fois dans la rue, le temps m’a tellement refroidie que je me suis arrêtée dans le premier café venu. Un double cappuccino (à 2,70€, juste histoire de dégoûter les parisiens) plus tard dans un bar enfumé, j’étais de nouveau d’attaque et décidais de me diriger vers le Klementinum, bâtiment qui semble superbe. Je me suis trompée d’adresse et suis rentrée dans le bâtiment juste en face d’une des entrées. Je me suis dit que le hasard ferait peut-être bien les choses et me suis lancée dans la visite.

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          Au programme du Colloredo Mansfeld, deux expositions d’art contemporain dans un palais quelque peu désaffecté. Baroque, puis rococo, puis utilisé après la seconde guerre mondiale par l’académie des sciences et sensiblement détérioré. On retrouve aujourd’hui un lieu décrépi mais authentique (et en cours de rénovation) qui réserve une belle surprise avec sa somptueuse salle de bal. Côté accrochages, l’art conceptuel d’Oldřich Tichý – qui, s’il remplit les salles vides, ne m’a guère inspirée – et, dans un bel espace d’exposition bien aménagé, Adam Vačkář avec quelques très belles toiles dont une ou deux que j’aurais bien embarquées.

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          J’ai ensuite longuement erré dans les rues pluvieuses – et pleines de touristes, fait un peu de shopping (hop, de nouvelles chaussures) et me suis finalement installée dans une taverne pour manger, reposer mes pauvres pieds et me réchauffer. En sortant, je me suis aperçu que j’étais pile en face de l’entrée du musée juif. Hop, ma visite de l’après-midi était décidée. Les photos y sont interdites, sauf dans le cimetière, les images sont donc celles du site du musée juif. De suite en entrant, immense moment d’émotion face aux milliers de noms qui couvrent les murs. Ce sont ceux des juifs tchèques déportés sous le nazisme et qui ne sont jamais revenus. Ils sont près de 80 000. Je crois bien n’avoir jamais été bouleversée à ce point par un lieu, j’ai été dans un état second durant tout le reste de la visite. A l’étage, ce sont des dessins d’enfants déportés qui sont exposés.

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          Dehors, on pénètre dans le cimetière juif où s’amoncellent des milliers de tombes. 12 000 pierres tombales se chevauchent, chaque tombe contenant plusieurs corps, dans une si petite surface les chiffres donnent le tournis. Etrangement, ce lieu est plutôt paisible et plein de charme même si la pluie le rend forcément un peu lugubre. La synagogue Klausen m’a moins marquée et je ne me suis guère attardée à la salle des cérémonies, bien qu’elle soit assez mignonne et intéressante. En revanche, nouveau choc à la synagogue espagnole, d’une beauté à couper le souffle. Sur les photos, je voyais quelque chose de très lumineux. En réalité, elle est extrêmement sombre et ornée de toute part dans des bordeaux, vert et noir rehaussés de dorures. Splendide. Des lieux de mémoire à visiter absolument si vous passez à Prague.

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          Après ça, je suis allée réserver des places de spectacle pour un ballet et un concert. J’ai ensuite mangé une délicieuse forêt noire au café de la Maison Municipale. J’ai été un peu déçue par la salle, pourtant réputée pour sa déco Art Nouveau mais que j’ai trouvée trop grande et trop vide (elle est en revanche assaillie après les concerts). Le soir donc, ce fut Vivaldi – à la Maison Municipale toujours. Avant le concert, j’ai bu un cocktail à l’American bar, au sous-sol. C’est beau, et c’est bon ! Les photos de la salle et du bar ne sont pas de moi, j’avais oublié de remettre la carte SD dans mon appareil… La salle de spectacle est belle mais vue d’en bas, bien que superbement décorée, elle fait un peu hall de gare (c’est le sol plat qui me perturbe), d’autant plus qu’elle était quasi-vide, les pragois préférant visiblement venir plus tôt. D’ailleurs, quand on dit qu’ils s’habillent pour sortir, c’est smoking et robes de soirées. Le concert était court mais de qualité et je suis rentrée dans le brouillard, m’achetant au passage un Trdelnik, sorte de brioche feuilletée cuite à la broche, absolument délicieuse ! J’ai repéré quelques bars au passage, au cas où. La suite demain…

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Prague, jour 1

          Cette année, je profite de mes vacances pour découvrir Prague. N’ayant personne pour m’accompagner, je pars seule parce qu’après tout, on est mieux seul que mal accompagné, dit le proverbe. Je voulais une ville enneigée, pas de chance, l’été s’est prolongé pour finalement laisser place à un épais brouillard et des températures assez clémentes en cette mi-novembre. Qu’à cela ne tienne, je ne vais pas me laisser abattre pour autant. Je regrette simplement un peu que la première neige, tombée la veille de mon départ n’ait pas tenu jusqu’à mon arrivée, mais qui sait, peut-être que d’ici la fin de la semaine… Pour ne pas m’ennuyer le soir, j’ai pris mon ordinateur avec moi. Je vais donc essayer de mettre les articles en ligne au jour le jour avec quelques photos.

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          Je n’étais pas partie pour faire beaucoup de photos en ce premier jour. Je suis arrivée vers midi et le ciel était désespérément gris, avec une luminosité quasi nulle. Objectif : errer sans but dans les rues histoire de me repérer un peu. Premier constat : mon hôtel est super bien placé, à 5 min de l’horloge astronomique. Même si j’ai mangé sur le chemin entre les deux et que j’ai fait un peu de lèche vitrine (tombant au passage amoureuse de magnifiques verres colorés en cristal de Bohème…), il ne m’aura donc pas fallu bien longtemps pour revoir mes intentions et sortir mon appareil photo. Le résultat est, comme on pouvait s’y attendre, des plus ternes. De nuit en revanche, et malgré la pluie, c’est de toute beauté !

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          Aujourd’hui, 17 novembre, est un jour férié en République Tchèque, le jour de la lutte pour la liberté et la démocratie. Il commémore deux événements survenus à cette date, l’un en 1939, l’autre en 1989. Les deux fois, des rassemblements étudiants ont été sévèrement réprimés. Ce qui marqua en 1989 le début de la Révolution de Velours qui fit sortir le pays du communisme. Pour les 25 ans des événements de 1989, de nombreuses manifestations étaient organisées. Je suis tombée sur certaines un peu par hasard. J’ai tout d’abord croisé dans l’après-midi un défilé des plus surprenants, avec des déguisements de toutes sortes et des slogans variés. Un peu plus tard, je suis passée par l’avenue Nationale (lieu où s’étaient tenus les rassemblements de 1989) et y ai découvert de nombreux stands de bière et de nourriture, des rames de tram transformées en lieu de concert, des scènes ouvertes, des genres de vide-grenier sur le trottoir, bref, un joyeux bordel des plus réjouissants.

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          Après le dîner, j’y suis donc repassée pour profiter un peu l’animation. J’ai entendu la fin d’un très bon groupe de rock. Vu des jeunes déguisés en soldats de l’Armée Rouge. Assisté à une sorte d’appenning qui n’était pas sans rappeler des profs pétant les plombs. J’ai appris grâce à un stand de crêpes (malheureusement bondé) que « caramel » se disait « karamel » et « grog », « grog ». A défaut de parler anglais, je connais donc déjà 2 mots de tchèque tout à fait essentiels, ce qui m’a grandement rassurée quant à la suite de mon séjour. Particulièrement émouvant, beaucoup de ceux qui passent par-là déposent une bougie sur le trottoir ou au milieu de la rue en hommage à ceux qui ont été blessés lors des rassemblements. Le résultat est juste magnifique. La suite au prochain épisode…

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