Mes lectures

Dans la tête de Sherlock Holmes, tome 1

L’affaire du ticket scandaleux de Cyril Lieron et Benoît Dahan

Un simple diagnostic médical du Dr Watson se révèle être bien plus que cela…La découverte d’une poudre mystérieuse sur des vêtements et d’un ticket de spectacle très particulier amène Sherlock Holmes à penser que le patient n’est pas l’unique victime d’un complot de grande ampleur.Il semblerait en effet que l’étrange disparition de londoniens trouve son explication dans les représentations d’un magicien Chinois. D’autres tickets retrouvés confirment les soupçons du détective…

J’avais lu les aventures de Sherlock Holmes en fin d’année, j’ai donc été ravie quand on nous a offert cette magnifique BD. C’a été un énorme coup de cœur. Comme son nom l’indique, cette BD nous plonge dans la tête de Sherlock Holmes, décryptant pour nous ce qu’il s’y passe pendant qu’il réfléchit et trouve des solutions à des mystères qui semblent de pas en avoir. C’est extrêmement bien fait. Évidemment, Watson est un peu perdu dans la complexité de ces rouages et observe perplexe, comme à son habitude.

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Cinéma·Mes lectures

Gemma Bovery : un livre, un film

         Martin est boulanger en Normandie. Il est passionné de littérature et Madame Bovary est son roman préféré. Quand des anglais, Charly et Gemma Bovery, s’installent en face de chez lui, il y voit un signe. Leur comportement lui semble inspiré des personnages de Flaubert. Sous le charme de la belle Gemma, il va tout faire pour influer sur son destin.

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         Gemma Bovery, c’est avant tout un roman graphique de Posy Simmonds. Après Tamara Drewe, adapté au cinéma par Stephen Frears en 2010, c’est au tour de cette histoire d’arriver sur nos écrans avec cette fois encore Gemma Atterton dans le premier rôle. L’éditeur m’a gentiment fait parvenir un exemplaire du livre afin que je puisse en parler à l’occasion de la sortie du film. Mon erreur aura été de lire le livre en premier. Ne jamais lire un livre avant d’aller voir le film qui en est tiré ! A moins d’avoir eu le temps de presque tout oublier de l’histoire, c’est s’exposer à une déception quasi-certaine. L’inverse est toujours plus flatteur. Ceci étant dit, voyons quand même ce qu’il en est de cette BD et de son adaptation au cinéma.

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         J’ai été assez surprise par le livre de Posy Simmonds avec lequel le nom de « roman graphique » prend tout son sens. Le texte est extrêmement présent, ce qui m’a franchement déroutée. On est loin de la BD traditionnelle ! Il y a pourtant un poil trop de dessin pour parler de roman illustré. Jamais l’appellation de roman graphique ne m’avait parue aussi limpide tant l’équilibre entre texte et image est fort. Les deux se complètent d’ailleurs parfaitement. Toutefois, je dois avouer qu’au début autant de texte m’a un peu rebutée. Je lis beaucoup de romans, même des pavés, mais quand j’ouvre une BD j’ai envie de quelque chose de léger, rapide, facile – dans une certaine mesure en tout cas. Je dois admettre que j’ai eu un peu de mal à me plonger dedans.

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         Après quelques pages, j’ai été assez prise par cette histoire qui ne manque pas d’humour. Cette réinterprétation d’Emma Bovary est teintée d’une ironie qui lui donne beaucoup de charme. Je me suis finalement laissée prendre au jeu de cette réécriture. A priori, je n’aime pas trop qu’on réécrive, continue ou interprète les classiques (je vous en parlais déjà pour Contre-enquête sur la mort d’Emma Bovary, qui décidément a du succès côté réécriture). Je suis sans doute vieux jeu mais je trouve que les classiques doivent rester à leur place, je suis toujours mal à l’aise devant la vision qu’ont les autres de ces textes qu’on connaît tous et qui souvent diffère de la nôtre. J’ai bien ressenti cette petite gêne ici mais la réécriture est tellement décalée que ça passe finalement plutôt bien.

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         Bien que très dense, le texte va droit au but et réinvente avec beaucoup d’inventivité et d’humour le roman de Flaubert. J’ai trouvé l’idée d’un homme tellement obsédé par son livre préféré qu’il tient absolument à ce que ses voisins vivent les mêmes aventures vraiment très chouette. Ca crée un décalage juste suffisant pour que la référence au texte de départ soit claire sans être pesante. Le dessin apporte souvent des nuances au texte et l’enrichit. Bien que ce ne soit a priori pas le style de BD que je préfère, je l’ai trouvé très agréable et j’ai aimé cette lecture. 

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         Le film est une adaptation très fidèle. Je l’ai vu de suite après avoir fini de lire la BD et la plupart des dialogues sont mot pour mot les mêmes que dans le texte d’origine. C’est d’ailleurs assez déroutant quand on les a encore bien en tête. J’avoue que même si j’adore Gemma Atterton, je ne l’aurai pas spécialement vue dans ce rôle. Au début, Gemma est sensée être grosse et moche du coup choisir une actrice aussi belle et qui serait sublime même avec un sac à patate me semble relativement peu judicieux. Mais bon, comme c’est une actrice que j’aime bien et que je vois finalement assez peu, ça ne m’a pas tellement dérangée.

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         J’ai bien aimé ce film mais j’ai trouvé qu’il n’apportait pas grand chose par rapport à la BD. J’ai trouvé qu’à l’écran les personnages avaient moins de profondeur que sur le papier. Gemma est moins sympathique dans le livre mais ses petits défauts agaçants la rendent aussi plus humaine. Les rares modifications apportées à l’histoire ne m’ont pas franchement convaincue. Il aurait peut-être fallu prendre un peu plus de recul avec le texte pour mieux le mettre en valeur. Je n’ai pas tout à fait retrouvé le même humour et la même fraîcheur dans le film que dans le livre.

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         Les acteurs sont assez convaincants. J’avais peur que comme à son habitude Fabrice Luchini n’en fasse trop mais contre toute attente il est assez crédible en boulanger obsédé par sa jeune voisine. Formellement parlant, le film est assez lisse. J’ai trouvé que l’histoire passait parfois un peu vite sur certains aspects. Le film m’a semblé surtout centré sur l’adultère de Gemma, passant un peu sous silence les problèmes qui font le sel de cette histoire. Je suis toutefois mauvais juge, difficile d’apprécier à sa juste valeur le film quand on a encore autant le livre en tête. Je pense que ceux qui n’ont pas lu la BD l’apprécieront bien mieux. Un livre surprenant et plein de charme et un film assez réussi, extrêmement fidèle et qui se regarde avec plaisir. Gemma Bovery mérite qu’on la découvre.

Mes lectures

Barbe bleue – ou quand Amélie Nothomb adapte les classiques

          Un homme riche passe une petite-annonce pour trouver une colocataire. Ne sortant jamais, il cherche une jeune femme avec qui partager sa vie pour tromper son ennui. Selon lui, « la colocataire est la femme idéale ». Mais d’étranges rumeurs circulent sur la mystérieuse disparition des jeunes femmes qu’il a hébergées ? Serait-il un meurtrier ?

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          Je ne suis pas une inconditionnelle d’Amélie Nothomb qui a certes écrit d’assez bonnes choses à ses débuts mais a une certaine tendance à se répéter et à sombrer dans la facilité. Pourtant, avec ce roman qui reprend la légende Barbe-Bleue, l’un de mes contes préférés lorsque j’étais enfant, j’ai eu envie pour la première fois depuis très longtemps, de me plonger dans l’un des livres de la célèbre dame au chapeau, d’autant plus que j’en avais plutôt entendu dire du bien. Si ma maman l’avait acheté à sa sortie, je n’ai toutefois pas eu l’occasion de le lire de suite et l’avais un peu oublié jusqu’au mois dernier où je l’ai retrouvé dans la bibliothèque et ai décidé de profiter de quelques jours de vacances dans le Sud pour me lancer dans cette lecture.

          Les premières pages m’ont plutôt surprise. On s’éloigne quand même assez de l’histoire du Barbe-Bleue d’origine. Pourtant si cela m’a un peu déroutée, j’ai quand même trouvé cette réinterprétation assez intéressante. Elle essaie clairement de moderniser le conte en plaçant l’histoire de nos jours et en intégrant à l’histoire des pratiques modernes comme la collocation. L’idée est originale et plutôt intéressante. Je trouve généralement l’écriture d’Amélie Nothomb agréable même si elle mériterait parfois d’être un peu plus travaillée mais là, j’ai franchement été déçue. Ce n’est pas à proprement parler mal écrit mais c’est assez limite quand même… Un style d’une platitude qui m’a étonnée venant d’elle. Ca a quand même largement gâché mon plaisir.

          D’autant plus que du côté de l’histoire aussi, ça a fini par se gâter. J’ai trouvé que l’auteur se perdait un peu dans sa réécriture du mythe. Finalement, après des débuts assez originaux, on finit par retomber sur un schéma plus classique. Les dialogues m’ont bien souvent agacée, ils sonnent creux et ne font guère avancer le récit. Quant aux personnages, je n’y ai pas cru une seconde, aussi outranciers l’un que l’autre, et ça ne fait qu’empirer au fur et à mesure que le texte avance. Finalement, ce roman qui avait tout me plaire et qui commençait plutôt bien n’a pas tenu toutes c’est promesses et c’est avéré assez médiocre même s’il demeure plutôt agréable à lire.

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Une seule consigne : ne pas prendre de champagne rosé.
– Cela va de soi. Préférer la mièvrerie du rose au mysticisme de l’or, quelle absurdité !
– L’inventeur du champagne rosé a réussi le contraire de la quête des alchimistes : il a transformé l’or en grenadine.

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Tomber amoureux est le phénomène le plus mystérieux de l’univers. Ceux qui aiment au premier regard vivent la version la moins inexplicable du miracle : s’ils n’aimaient pas auparavant, c’est parce qu’ils ignoraient l’existence de l’autre. Le coup de foudre à retardement est le plus gigantesque défi à la raison.