Mes lectures

Quand reviennent les âmes errantes, François CHENG

          Deux hommes une femme. Histoire d’amour et d’amitié. Mais un triangle amoureux peut-il perdurer sans en rendre les protagonistes malheureux ? Peut-on échapper à l’envie, à la jalousie, au désir de posséder ? A partir de faits réels, François Cheng brosse le portrait de ces êtres exceptionnels portés par un amour tout aussi singulier.

           Longtemps, longtemps, j’ai attendu le troisième roman de François Cheng. J’avais tellement peur d’être déçue par ce que j’allais y trouver (pour ceux qui auraient raté ma minute groupie du mois, c’est ici). J’ai donc ouvert ce roman avec la plus grande prudence, terrorisée à l’idée de n’y pas trouver ce que j’attendais. Dès les premières lignes, j’ai retrouvé l’incroyable style de l’auteur. Tant de poésie en si peu de mots, ça dépense l’entendement, on touche au divin.

           L’auteur nous raconte une nouvelle histoire d’amour fou. Vous le savez, les grandes envolées lyriques ont une tendance certaine à m’agacer. Mais l’écriture de François Cheng est tout simplement magique : ce qui serait d’une mièvrerie sans nom sous toute autre plume devient juste un sommet de sensibilité et de délicatesse sous la sienne. J’en retrouverais presque un romantisme de jeune fille en fleur. Les sentiments sont exprimés avec une telle pureté qu’on ne peut que succomber à son tour. Je ne saurais expliquer à quel point la poésie qu’il met dans ses textes me remue, on touche là aux grands mystères et à toute la magie de la littérature.

          Ce roman n’est peut-être pas son meilleur. Un peu court à mon goût (eh oui, quand on aime, on voudrait que ça dure toujours…). J’aurais aimé que l’histoire soit plus développée. Il m’a un peu manqué l’aspect culturel du Dit de Tianyi. Cela dit, il s’agit d’une histoire tirée de faits réels dont je n’avais jamais entendu parler (ma culture chinoise est un peu faiblarde) et ça m’a donné cruellement envie d’en savoir plus. En tout cas, bien que je n’aie pas vécu de grande révélation face à ce livre, je n’ai pas pour autant été déçue, ce qui est déjà beau étant donné mes attentes. J’ai retrouvé le style incroyable de cet auteur à la sensibilité exacerbée. François Cheng reste définitivement un de mes auteurs favoris, et j’espère qu’il nous livrera encore quelques perles rares. Un livre léger et subtil comme on aimerait en lire plus souvent.

Si l’amour enseigne le don total et le total désir d’adoration, l’amitié, elle, initie au dialogue à coeur ouvert dans l’infini respect et à l’infini attachement dans la non-possession. Les deux, vraie amitié et vrai amour, s’épaulent, s’éclairent, s’éclairent, se haussent, ennoblissant les êtres aimants dans une commune élévation.

2 commentaires sur “Quand reviennent les âmes errantes, François CHENG

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