Cinéma

Femme de mère en fille

Documentaire de Valérie Guillaudot

Marie, Odile et Valérie, trois parcours de femmes et de mères se déroulent sur plus d’un siècle. Marie, née en 1902, a eu 10 enfants dans une France agricole et catholique. Odile, sa fille, ne voulait pas d’enfants, elle souhaitait se libérer des contingences domestiques. Elle est devenue dans les années 50 fonctionnaire et citadine. Installée en Ariège, Valérie, la 3ème génération, se sent piégée par sa vie de mère de famille. Elle convoque le passé et interroge ses proches sur ces rôles encore largement assignés aux femmes. Avec l’historienne Michelle Perrot, elles questionnent un siècle d’émancipation au sein de la sphère familiale.

Affiche du documentaire Femme de mère en fille
Lire la suite « Femme de mère en fille »
Cinéma

L’intelligence des arbres

Documentaire allemand de Julia Dordel et Guido Tölke

          Un forestier en Allemagne, Peter Wohlleben, a observé que les arbres de sa région communiquent les uns avec les autres en s’occupant avec amour de leur progéniture, de leurs anciens et des arbres voisins quand ils sont malades. Il a écrit le bestseller « La Vie Secrète des Arbres » (vendu à plus d’1 million d’exemplaires) qui a émerveillé les amoureux de la nature. Ses affirmations ont été confirmées par des scientifiques à l’Université du « British Columbia » au Canada. Ce documentaire montre le travail minutieux et passionnant des scientifiques, nécessaire à la compréhension des interactions entre les arbres ainsi que les conséquences de cette découverte.

Affiche de l'intelligence des arbres

          Avant de voir le documentaire, j’avais beaucoup entendu parler du livre – que je ne comptais pas spécialement lire dans l’immédiat. Je ne pensais pas non plus aller voir le film d’ailleurs mais puisqu’il passait quand j’étais chez mes parents, autant en profiter. Je dois bien avouer être restée assez perplexe et ne pas trop savoir qu’en dire… Je vais quand même essayer. Le documentaire se divise en deux parties : une première sur les plantes et une seconde sur les arbres. Le tout est globalement axé sur les systèmes de communication des végétaux et les défenses mises en œuvre en cas d’agression extérieure. J’avais peur d’un truc très « new age » mais non, la plupart des intervenants sont assez convaincants et explosent clairement leurs recherches.

image extraite de l'intelligence des arbres

          Les plantes tout d’abord. J’avoue que j’ignorais à peu près tout des découvertes récentes faites à leur sujet. Il faut dire que la botanique est moi ne sommes pas très copines. Je n’ai jamais été passionnée par les plantes. Je les aime bien, elles ont longtemps fait partie de mon environnement mais on ne peut pas dire que je les connaisse vraiment (mais si d’après certains le fait que je reconnaisse la plupart des végétaux les plus courant est déjà perçu comme une source de savoir inestimable). J’ai trouvé intéressantes certaines des théories évoquées même si je ne suis pas sure d’avoir toujours bien réussi à voir où ça menait et ce qui reliait tout ça. Certains témoignages sont passionnants, d’autres un peu moins, mais j’ai eu du mal à faire le lien entre les informations et à me faire une idée plus globale. Mais c’est peut-être normal étant donné que ces recherches sont récentes et évoquent plusieurs pistes, on manque sans doute encore d’éléments pour bien comprendre les choses dans leur globalité. J’ai trouvé le tout intéressant mais un peu brouillon.

image extraite de l'intelligence des arbres

          Le début de la partie sur les arbres m’a plus convaincue. Tous les témoignages allant dans le même sens, j’ai trouvé qu’il était plus facile de se faire une idée précise du fonctionnement de la communication entre les arbres, qui est expliqué de manière très claire et détaillée. J’ai trouvé ça vraiment très intéressant. En revanche, un gros morceau de cette seconde partie de documentaire est consacré aux recherches en laboratoire pour corroborer les observations des scientifiques et des gardes forestiers. Ca tourne assez vite en rond et une fois qu’on a compris le principe ça s’avère assez soporifique. Ca donne un peu une impression de remplissage. C’est dommage. Dans l’ensemble j’ai trouvé ces deux documentaires intéressants mais inégaux dans le rythme même si les recherches qu’ils exposent pourraient aboutir à une bien meilleure gestion des sols notamment. Le tout est assez brouillon et ne m’a pas vraiment emballée même si ça offre de pistes de réflexion intéressantes.

Actualité·Cinéma

Merci Patron !

Film documentaire français de et avec François Ruffin

Pour Jocelyne et Serge Klur, rien ne va plus : leur usine fabriquait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à Poix-du-Nord, près de Valenciennes, mais elle a été délocalisée en Pologne. Voilà le couple au chômage, criblé de dettes, risquant désormais de perdre sa maison. C’est alors que François Ruffin, fondateur du journal Fakir, frappe à leur porte. Il est confiant : il va les sauver.

Merci patron, affiche

          On en a beaucoup parlé, notamment suite à sa projection Place de la République pendant les premières veillées de Nuit Debout. Après quelques ratés côté organisation, ça y est, je l’ai enfin vu, ce documentaire qui a tant fait parler de lui. Si connaissais Fakir de nom – c’est le journal dont le réalisateur est le rédac chef, je ne l’avais jamais lu, ni même tenu entre les mains. Je me doutais bien que c’était très à gauche de la gauche (surtout actuelle) mais mes connaissances en la matière n’allaient pas plus loin. Quant au documentaire, tout ce que je savais c’est que « tout le monde l’aime sauf Bernard Arnaud ». Comment ne pas se laisser appâter par tel slogan ? Cela mis à part, j’avais lu peu de critiques sur le film, pour ne pas dire pas du tout. J’y allais donc un peu à l’aveugle tout de même.

Merci patron, image du film

          Eh bien autant vous dire que je n’ai pas du tout été déçue. Même si je n’en vois plus autant qu’avant par légère flemmardise intellectuelle, je suis assez férue de cinéma engagé. Toutefois, je lui trouve bien souvent un côté austère qui peut rebuter, d’autant plus lorsqu’on est face à un documentaire. Point de cela ici ! On s’amuse avant tout. Au dépends de Bernard Arnaud, ce qui n’est pas sans ajouter du piquant à l’affaire. J’ai beaucoup, beaucoup ri devant ce film. Je suis un pacifiste convaincue (ben oui, ça doit être mon côté peu naïf qui ressort) et il y a peu j’ai eu une discussion sur les moyens d’action pour changer la société, regrettant amèrement qu’on use de la violence plutôt que de chercher des moyens plus subtils. Je rêvais d’une armée de gentlemen-cambrioleurs. Et voilà que je découvre François Ruffin et son ingéniosité au service des plus démunis : j’ai trouvé mon héros !

Merci patron, image du film

          Je ne vais pas vous raconter tout le film parce qu’il y a quand même un petit suspens qui se crée autour de la résolution du conflit et ce serait dommage de vous le gâcher. J’ai en tout cas trouvé que François Ruffin mettait une énergie, une bonne humeur et un certain sens de la ruse au profit de ceux qui en ont besoin assez appréciable. J’aurais aimé avoir quelqu’un comme lui pour régler mes galères administratives ! C’est certes une goutte d’eau dans un océan d’emmerdes et de cas désespérés mais tout de même, ça fait du bien au moral. Il a un petit côté Robin des Bois qui me l’a rendu très sympathique. On sent également qu’il se délecte de la situation : être une épine dans le pied de Bernard Arnaud semble être pour lui une source de jouissance quasi-inépuisable. Le résultat m’a d’ailleurs assez bluffée et donne à réfléchir sur notre capacité à infléchir le système. Bref, vous l’aurez compris j’ai adoré ce documentaire plein d’humour et de second degré qui met en avant ceux qui en ont le plus besoin et redonne un peu d’espoir dans cette sombre période : espérons qu’il donnera des idées à certains. Un documentaire à voir absolument, un peu plus si vous êtes de gauche quand même…

Cinéma·Mes lectures

A la découverte du Moyen-Orient

          François Villon croupit en prison en attendant son exécution quand il reçoit la visite d’un émissaire du roi. Méfiant, il accepte une mission secrète qui le mènera jusqu’aux entrailles de Jérusalem, dans un vaste jeu d’alliances et de complots qui met en marche les forces de l’esprit contre la toute-puissance des dogmes et des armes, pour faire triompher l’humanisme et la liberté.

La confrérie des chasseurs de livres_Quand on m’a offert ce livre, je ne connaissais pas du tout l’auteur mais j’ai de suite été séduite par le titre et la quatrième de couverture. L’auteur imagine ce qu’à fait le poète François Villon après sa disparition et je dois avouer que son arrivée dans une confrérie de chasseurs de livres et son périple au Moyen-Orient à la recherche de manuscrits rares ne pouvaient que me mettre l’eau à la bouche. Si je n’ai pas été déçue par l’histoire, j’ai en revanche eu beaucoup de mal avec le style. Je l’ai trouvé particulièrement pompeux et d’un parfait manque de naturel, dans la plus pure tradition universitaire : chiant à souhait ! A tel point que j’ai à un moment songé à interrompre ma lecture tant j’y prenais peu de plaisir. J’ai continué par intérêt pour l’histoire et j’ai plutôt bien fait. C’est très riche, entre politique, quête spirituelle et aventure. Malheureusement, ça manque cruellement de rythme. Tous les éléments du roman d’aventure sont présents, il y avait de quoi faire un roman palpitant (et non moins intéressant) mais le style figé dessert totalement l’histoire. C’es vraiment dommage et qui plus est extrêmement frustrant. On s’habitue un peu mais de là à y prendre du plaisir… Un bon roman sur le fond et les idées mais qui manque cruellement de vie.

A qui appartient donc la Terre Sainte ? A celui qui la possède ? A celui qui l’occupe ? A celui qui l’aime ? Si elle est vraiment aussi sainte qu’on le dit, une telle terre ne peut être conquise par les armes. Elle ne peut être possession, domaine ou encore territoire.

          Né en 1978 d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.

L'arabe du futurJ’avais beaucoup entendu parler de cette BD qui avait fait grand bruit à sa sortie. On m’en avait vanté l’humour corrosif. J’avais résisté lors de la sortie du tome 1 mais l’arrivée du tome 2 a eu raison de ma volonté. Je dois avouer avoir été un peu déçue (mais notez quand même qu’après avoir lu le 1°, j’ai acheté la suite, sans doute mon problème non résolu avec les séries incomplètes y est-il pour quelque chose). Je n’accroche pas trop avec ce type de dessin mais finalement, je me suis plus ou moins habituée au bout de quelques pages. C’est certes drôle mais je ne sais pas, peut-être pas assez cynique à mon goût. J’ai aussi été un peu gênée par le fait qu’une grande partie de l’humour de ce texte repose sur le personnage du père, lâche, hypocrite et au final assez antipathique – même si je dois bien avouer qu’il mérite le détour – et sur le côté souffre-douleur de l’auteur – ce qui me met toujours très mal à l’aise (ah, les souvenirs d’école !). J’ai eu l’impression de ne pas toujours saisir l’humour de ce texte, pourtant bien présent, me donnant l’impression que la distance que prend l’auteur avec son histoire n’est pas celle qui me convient. Mais si j’ai décidé de lire la suite après une légère hésitation, c’est surtout parce que si je n’ai pas ri autant que je l’aurais cru, j’ai trouvé l’histoire intéressante dans le fond et assez instructive sur les mœurs des pays visités. Finalement, c’est cet aspect-là que j’ai préféré. Il y a une belle unité entre les deux tomes et on peut espérer que le(s) prochain(s) soi(en)t à l’avenant. Un roman graphique assez amusant même si je m’attendais à quelque chose de plus franchement drôle mais qui est intéressant par son aspect culturel. Je lirai probablement la suite pour voir comment ça évolue. 

Un homme n’a pas de racines , il a des pied.

          Sous la forme d’une lettre posthume à son grand-père, entremêlée de récits plus proches du reportage, Delphine Minoui raconte ses années iraniennes, de 1997 à 2009. Au fil de cette missive où passé et présent s’entrechoquent, la journaliste franco-iranienne porte un regard neuf et subtil sur son pays d’origine, à la fois rêvé et redouté, tiraillé entre ouverture et repli sur lui-même.

Je vous écris de TéhéranJ’ai acheté ce livre dans une librairie spécialisée dans le monde iranien située rue du Ruisseau à Paris dans le 18° arrondissement. Il m’a fallu les conseils du libraire, n’y connaissant absolument rien en littérature iranienne et perse. J’en suis repartie avec un roman iranien d’une auteur apparemment assez connue (que je n’ai pas encore lu) et ce livre-ci qui venait de sortir et qui est plutôt une vison de l’Iran par une journaliste française. Je me suis dit que ça pouvait être intéressant. La journaliste a des origines iraniennes mais elle semble avoir découvert Téhéran sur le tard (même s’il me semble qu’elle y avait passé des vacances enfant), partant vers 20 ans en quête de ses origines. Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ce que j’ai trouvé dans ce témoignage qui est avant tout un cri d’amour pour l’Iran. Arrivée à Téhéran, elle tombe amoureuse de cette ville et décide de s’y installer. Son regard semble extrêmement naïf et même si au fil des années elle se rend compte des difficultés de la vie là-bas et des persécutions dont sont victimes les intellectuels, rien ne semble pouvoir entamer son amour inconditionnel pour son pays – qui si je ne l’ai pas vraiment compris – m’a tout de même touchée d’une certaine manière. J’ai trouvé le style assez moyen même si ça se lit plutôt bien. En raison du ton parfois un peu trop débordant d’enthousiasme et d’optimisme face aux difficultés, j’ai eu du mal à m’enthousiasmer autant que je l’aurais voulu pour cette lecture qui est pourtant une mine d’informations et offre souvent un point de vue inattendu. 

J’ai quitté ton pays sans me retourner. Comment dire adieu à une moitié retrouvée de soi-même ? En ce début d’été 2009, la capitale iranienne pleurait ses martyrs et les cachots débordaient. Le temps d’une élection en trompe-l’œil, nous étions passés du vert espoir au rouge sang.

          Saeedeh, Omid, Leïla, Vahid et tous les autres ont moins de 30 ans. Ils viennent de tous les milieux sociaux, nous les avons rencontrés dans tout le pays. Ces jeunes ne cherchent plus à s’opposer à un régime trop fort pour eux, ils ont désormais un seul objectif, un impératif, une obsession : s’aimer. Malgré le régime. Malgré la tradition.

Love story à l'iranienneCette BD me semblait très prometteuse. Je n’avais pas lu de très près le résumé mais le titre est tout de même assez parlant. Elle se présente comme un reportage (c’en est d’ailleurs un). Les auteurs ont rencontré plusieurs jeunes iraniens qui parlent de leur couple ou de leur manière d’envisager les relations amoureuses. Autant de portraits d’un Iran parfois surprenant. Malheureusement, en raison d’une rupture de stock j’ai reçu cette BD en format numérique. Ca ne s’y prête pas du tout. Impossible de voir une planche dans son intégralité et aucune notion de double page. C’est dommage car la mise en page est ici particulièrement travaillée à ce qu’il m’a semblé. Le dessin m’a plutôt plu avec des choses plus ou moins réussies mais une belle variété dans la mise en images en des choses parfois très réussies. En revanche, je n’ai pas trop aimé le côté un peu « catalogue » de cette BD même si ça permet de découvrir des personnalités et des situations très diverses. J’ai trouvé que ça manquait de liant. Dans l’ensemble, j’ai ben aimé cette lecture qui permet de saisir l’ambivalence iranienne en peu de mots et m’a donné envie d’aller voir ce que les auteurs avaient fait d’autre. 

          Installé au volant de son taxi, Jafar Panahi sillonne les rues animées de Téhéran. Au gré des passagers qui se succèdent et se confient à lui, le réalisateur dresse le portrait de la société iranienne entre rires et émotion…

Taxi TéhéranJ’attendais beaucoup de ce documentaire. Je suis assez férue de cinéma iranien que je trouve souvent très fort voire franchement osé. Là je me suis ennuyée durant une large partie du film. Il faut dire que je ne suis pas très à l’aise avec les huis-clos alors la vie vue depuis un taxi, pas simple pour moi surtout si quelques enguelades viennent s’y ajouter. Il y a des réflexions intéressantes sur la vie iranienne avec des personnalités très diverses qui s’expriment. Je me suis d’ailleurs demandé à quel point certaines de ces rencontres avaient été fortuites tant elles semblent trop belles pour être vraies. L’intérêt du fond ne m’a pas empêché d’avoir une profonde envie de profiter du film pour faire une sieste. J’avais envie de m’intéresser à ce qui se disait et pourtant l’ennui me m’engluait de plus en plus à chaque minute qui passait. Fort heureusement, à un moment le réalisateur va chercher sa nièce d’une dizaine d’années à l’école. Elle est incontestablement l’atout charme de ce film. Vive, intelligente, espiègle, elle met un peu d’ambiance dans ce documentaire qui manquait cruellement de rythme. Une petite qui ira loin si elle arrive à passer entre les griffes du régime ! Un film intéressant mais qui m’a accablée d’ennui. A réserver aux plus motivés (ou patients).

          Pour aller plus loin vous pouvez retrouver sur le blog d’autres articles autour du même thème. En cinéma iranienne, je vous invite à découvrir Noces éphémères sur l’étrange tradition du contrat de mariage à durée déterminée, Les chats persans sur la jeunesse underground iranienne, Les enfants de Belleville sur le pardon ou autour du couple Une séparation et Le passé (qui se passe en France pour le second). On s’éloigne on peu avec Terre et cendres d’Atiq Rahimi en littérature afghane. J’ai également vu de lui Syngué Sabour, pierre de patience, tiré de son propre roman. Il semblerait que j’aie oublié de vous en parler mais j’avais beaucoup aimé L’attentat de Yasmina Khadra qui se passe en Israël. Je me rends compte qu’en littérature, je crois que j’ai à peu près fait le tour de mes maigres connaissances, ce qui me donne envie d’approfondir un peu le sujet.

Cinéma·Musique

Quand la musique fait son cinéma

          Voici trois documentaires vus récemment au cinéma et qui traitent tous de musique. Le premier retrace la vie d’une icone du rock, les deux autres évoquent la musique traditionnelle sud-américaine. Les mélomanes y trouveront sans nul doute leur bonheur.

          Janis Joplin est l’une des artistes les plus impressionnantes et une des plus mythiques chanteuses de rock et de blues de tous les temps. Mais elle était bien plus que cela : au-delà de son personnage de rock-star, de sa voix extraordinaire et de la légende, le documentaire Janis nous dépeint une femme sensible, vulnérable et puissante. C’est l’histoire d’une vie courte, mouvementée et passionnante qui changea la musique pour toujours.

Janis, afficheMême s’il ne faisait pas partie de mes priorités cinématographiques de ce début d’année, ce documentaire sur Janis Joplin me tentait assez. C’est une chanteuse que j’écoutais pas mal à une époque (je me demande bien pourquoi j’ai arrêté d’ailleurs) mais je ne connaissais à peu près rien de sa vie. Pour moi, ça se résumait à une voix surpuissante, Woodstock et une overdose à 27 ans. Ca manquait cruellement de nuances et ce documentaire était l’occasion rêvée d’arranger ça. J’ai beaucoup aimé ce film qui mêle archives (photos, vidéos, lettres…) et témoignages des proches de l’artiste. Sa famille, ses amis, les musiciens avec qui elle a joué, les hommes qui ont croisé sa route, nombreux sont ceux qui ont été interrogés afin de dresser son portrait. J’ai trouvé ce documentaire passionnant. Il met l’accent sur les failles de la chanteuse. Il retrace aussi bien sa vie privée que sa carrière. On ne peut qu’être impressionné par la puissance de sa voix et par son charisme. Les témoignages de ses proches sont extrêmement touchants. J’ai été un peu interpellée par le fait qu’il n’y ait quasiment que des éloges à son sujet, impossible pourtant d’en tirer la moindre conclusion quant au côté délibéré ou non de la chose. Elle semble avoir marqué durablement tous ceux qui ont croisé son chemin. Un documentaire touchant qui met en avant la part d’ombre de cette femme fascinante. 

 

          De la Pampa aux Andes, de l’univers des indiens Mapuche á celui des villageois qui chantent leur nostalgie dans les cafés, du monde des Gauchos à celui des grandes villes d’aujourd’hui… ARGENTINA nous propose un voyage musical et sensoriel dans l’espace et le temps composé des chants, des danses et des couleurs qui font toute l’âme de l’Argentine.

Argentina, afficheDe Carlos Saura je garde le souvenir de l’excellent Tango il y a… longtemps. Je ne suis pas sure pas sur d’avoir vu d’autres films de lui après (allez donc savoir pourquoi) mais quand celui-ci est sorti, je me suis dit que je ne devais pas le rater. Ce documentaire sur la musique argentine est assez particulier : que de la musique et de la danse filmées en studio, aucune parole ou presque. J’ai beaucoup aimé la musique d’introduction, un bailecito au piano. Ensuite certaines choses m’ont touchée plus que d’autres. Il y a un hommage à une chanteuse indienne dans une classe de primaire particulièrement émouvant. Certaines danses sont également très belles (j’ai été assez interpellée par une danse où les femmes ont des chaussures plates et semblent simplement accompagner les hommes qui eux ont des talonnettes, bien sûr, impossible de me rappeler du nom). La plupart des morceaux sont très dansants et on regrette presque de devoir rester sagement dans son siège. A côté de moi un monsieur applaudissait à tout rompre après chaque morceau. Malheureusement, j’étais particulièrement crevée le jour où j’ai vu ce film et j’ai fait un petit somme, ratant la partie consacrée au tango… J’ai trouvé que l’enchaînement des morceaux était bien choisi et que la variété de la sélection était intéressante : je connaissais quasiment rien dans les musiques proposées (en même ma culture musicale est bien piètre, il faut l’admettre). J’ai beaucoup aimé ce documentaire qui permet de découvrir toute la variété de la musique argentine et j’en suis ressortie avec l’envie de réécouter une bonne moitié des morceaux que j’avais entendus.

 

          Embarquez dans un étonnant périple au coeur des paysages musicaux du Pérou : des chants quechua hérités des Incas aux rythmes endiablés afro-cubains… Au travers des rêves et de la vie de ses musiciens, SIGO SIENDO esquisse un trépidant portrait sonore du pays. ¡Que la danza comience !

Sigo Siendo, afficheCe documentaire sur la musique des indiens du Pérou me tentait bien. Je suis toujours curieuse d’autres cultures et souvent celles de la Cordillère me rappellent un peu la vie dans mes montagnes. Je trouvais en plus ce titre magnifique. Le film s’ouvre sur de très belles images et un chant très étrange, assez hypnotique. C’est d’ailleurs un des moments que j’ai préféré – un peu gâché par les deux crétins à côté de moi qui ont ricané pendant tout le film. Je dois avouer à grand regret que j’ai eu plus de mal avec la suite même si j’ai trouvé le sujet très intéressant et que j’ai été touchée par la manière dont la question de la transmission était abordée. Je suis hyper sensibles aux aigus. Ca a tendance à s’arranger vaguement avec le temps mais beaucoup de sons sont encore extrêmement douloureux pour mes pauvres oreilles, à la limite bien souvent du supportable. Malheureusement pour moi, ces musiques surexploitent les hyper-aigus, notamment dans la voix. Je soupçonne vaguement ce que ça peut avoir de fascinant mais ç’a été pour moi une vraie souffrance et m’a complètement empêchée de profiter du film. Heureusement, il y a quand même des moments que j’ai trouvés de toute beauté. On croise dans ce film des personnages forts et extrêmement sympathiques, de  beaux paysages et une musique singulière. Un documentaire lent mais passionnant dont j’ai trop peu profité.

          Si le croisement entre la musique et le cinéma vous intéresse, vous pouvez retrouver des long-métrages de fiction où elle tient une place de choix. Parmi eux ces dernières années, le très bon Inside Lewyn Devis, l’étrange Love and Mercy ou  le sublime Whiplash pour les premiers qui me viennent à l’esprit.