Voici un article qui risque de s’avérer bien bref. En raison d’une fatigue prononcé et d’un problème de cheville qui n’en finit plus, j’ai vu assez peu de spectacles dernièrement (je n’en ai pas raté tant que ça non plus cela dit). Trois spectacles vus ces dernières semaines. J’ai dû me faire violence mais j’ai réussi à m’extraire de mon canapé et à ne pas abandonner mes abonnements à leur triste sort. Pour quel résultat ? Eh bien pas terrible du tout. Il y a des jours où on ferait clairement mieux de rester chez soi. Sur trois spectacles il y en a un que j’ai aimé mais dont je me souviens finalement assez peu (pour sa défense c’est sans doute plus dû à la piètre qualité de ma mémoire qu’à celle de la chorégraphie), un où j’ai dormi quasiment de bout en bout, et enfin un que j’ai détesté. Finalement des fois il vaut mieux rester chez soi avec un bon film ! Résumé donc en quelques lignes pour les curieux, avis à prendre comme vous l’aurez compris avec des pincettes.
Ratmansky / Balanchine / Robbins / Peck, à l’Opéra Garnier
Un spectacle dont je ne sais pas trop quoi dire (heureusement que j’avais pris quelques notes…), c’est fâcheux. Je sais que dans l’ensemble j’avais beaucoup aimé et pourtant je ne me souviens de rien. Il faut dire que j’ai déjà vu des ballets de Balanchine et de Robbins cette année, je finis par confondre un peu avec ma mémoire à trous. Heureusement, les images du site de l’opéra m’ont un peu rafraîchi la mémoire. On peut dire que j’ai trouvé ces quatre chorégraphies plutôt classiques, même si on va vers un peu plus de modernité quand on passe de l’une à l’autre. Le tout est assez homogène, ce que j’ai apprécié : il n’y a pas vraiment de rupture dans le spectacle et on ressent le lien et les influences entre ces chorégraphes. Côté musique, le piano est à l’honneur, pour mon plus grand bonheur avec notamment Stravinsky et Chopin. C’est très beau. Les costumes sont minimalistes, des justaucorps aux teintes neutres. On n’en perçoit que mieux la grâce des danseurs. Petite préférence tout de même pour la chorégraphie de Peck qui joue sur la symétrie et des formes plus géométriques. Bien que ce n’ait pas été le spectacle le plus marquant de l’année, j’ai apprécié l’unité et la grâce qui se dégagent de ce ballet.

La Mer, d’Edward Bond, à la Comédie Française
Je ne connaissais pas du tout cette pièce, ni même son auteur, ce qui est finalement plutôt rare pour les pièces jouées salle Richelieu (la grande salle de la Comédie Française, réputée pour son absolu classicisme). Pour une fois, j’étais très en avance à ce spectacle après une journée agréable où le soleil avait enfin pointé le bout de son nez. A peine assise – à une place plus que médiocre soit dit en passant – j’ai senti les premiers signes de fatigue s’annoncer. Ca commence assez bien, avec un gros orage et des hommes perdus en mer en pleine tempête. On s’y croirait. J’ai trouvé la mise en scène très immersive assez fascinante. Tellement hypnotisant que je me suis endormie pour me réveiller une heure après. Jamais je n’avais fait pareille sieste au théâtre ! Je me suis donc réveillée aux 2/3 de la pièce en n’ayant aucune idée de ce qu’il se passait. Le marin du début avait péri noyé et les survivants (fiancée, tante, amis) s’écharpaient lors de l’enterrement dans une scène complètement improbable où une jeune femme fait des vocalises au milieu des pleurs. Difficile de vous parler d’une pièce que je n’ai pas vu mais ça m’est apparu comme un drame burlesque, mélange des plus improbable entre une histoire triste et un traitement comique. Je ne vous dirai pas si c’est réussi ou pas mais ça m’a intrigué et j’ai beaucoup aimé le décor. Le public quant à lui semblait mitigé. En tout cas les rires ont fusé plus d’une fois. Une pièce dont je n’ai pas profité mais qui m’a semblé plutôt loufoque malgré un sujet grave. A découvrir jusqu’au 15 juin.

Maguy Marin, Les applaudissements de se mangent pas, à l’Opéra Garnier
Voilà un ballet qui m’intriguait assez. C’était la première fois qu’il était joué à l’Opéra Garnier et j’avais peu d’informations, ce qui n’a fait qu’exciter ma curiosité. Quelques vidéos de portés réalisés un peu partout dans l’Opéra m’avaient donné envie d’en voir plus. Le décor est très simple mais assez joli je trouve : un rideau fait de fines bandes multicolores entoure la scène – ça m’a fait penser au rideau qu’utilisait ma grand-mère l’été pour empêcher les mouches de rentrer mais je vous assure, j’ai bien aimé, c’est même ce que j’ai préféré dans ce spectacle. Pas de costumes mais ça ne m’a pas spécialement dérangée. Les danseurs sont dans des tenues « de ville » tout ce qu’il y a de plus classique. Jusque-là, ça va encore. Pour tout le reste, c’est bien simple, je n’ai rien aimé (et ça encore, c’est la version franchement sympa). J’ai absolument détesté la chorégraphie – ou plutôt devrais-je dire l’absence de chorégraphie ? Les danseurs courent dans tous les sens et tombent comme des mouches. Il y a bien quelques portés, mais s’ils semblent assez techniques, ils ont la grâce de pyramides humaines réalisées par une classe de 6° désabusée (notons toutefois que c’est plutôt photogénique). La musique quand à elle m’a fait penser le plus souvent à un énorme ampli mal réglé (chrrr, krrrr, iiiiiii…). Que du bonheur ! J’ai passé l’heure que dure le ballet à regarder ma montre et à lancer des coups d’oeil désespérés à mes voisins. Sans aucun doute ma plus grosse déception à ce jour en terme de ballet.

Je n’étais jamais allée à la Comédie Nation, bien que je passe souvent devant. Cette petite comédie musicale tentait bien le fan de jazz qui m’accompagne, nous avons donc décidé d’aller voir de quoi il retournait. Au début je dois dire que je craignais un certain amateurisme. Finalement, je suis assez vite rentrée dans cet univers festif. La musique est entraînante et j’ai été agréablement surprise par les parties chantées. Les comédiens ont de belles voix (deux notamment chantent particulièrement bien) et aucune fausse note n’est à déplorer de ce côté-là. En revanche, l’écriture des parties jouées est plus approximative. Ca manque parfois un peu de rythme, c’est par moment un peu long et un peu laborieux. Les parties dramatiques sont dans l’ensemble plus réussies que celles plus légères même si on rit à de nombreuses reprise. Malgré quelques moments un peu longs, l’émotion est au rendez-vous dans cette comédie musicale jazzy, parfaite pour les fêtes. Si le texte manque un peu de tenue, ce sont les chansons qui restent au cœur de cette comédie de Noël et le tout possède une belle énergie qui nous fait passer un bon moment.
Cette année, je me suis fait un programme ballet assez chargé à l’opéra, avec 8 spectacles cette saison (pour le moment, j’en ai vu 2 – ou 3 – et je n’en ai raté qu’un). Bien que j’aie fait un peu de danse classique, je n’y connais pas grand chose mais j’apprécie de plus en plus tant les grands classiques que les créations contemporaines. J’aime assez ce principe de mêler plusieurs styles – ou de les enchaîner plus précisément – au sein d’un même spectacle, permettant ainsi de découvrir différents chorégraphes et la corrélation qui existe entre eux. Cette fois, le lien entre les 3 parties était un hommage à Pierre Boulez (mort justement -étrange coïncidence – la semaine où j’ai vu le spectacle).
Voilà une pièce qui m’a quelque peu déroutée. J’avais vu un très bon Roméo et Juliette mis en scène il y a quelques années à Toulouse et j’en gardais un souvenir ému. J’attendais avec impatience cette version proposée par Eric Ruff, dont j’apprécie énormément le travail. A première vue, le décor n’est pas fou fou – et étonnement classique – même s’il s’avère assez ingénieux. Malgré cette petite déception du côté du décor, j’ai très vite senti que j’allais beaucoup aimé cette mise en scène qui propose une relecture assez originale du si célèbre Roméo et Juliette. Le premier acte est à mon sens le plus réussi (et de loin !). Eric Ruf s’ingénie en effet à mettre en avant par le jeu des acteurs tout l’humour de Shaskespeare. Il choisit de placer la pièce dans une Italie du milieu du XX° s. dans laquelle la chanson tient une place importante. Ca m’a rappelé le cinéma italien des années 50 (ou 60, je ne suis pas très douée avec les décennies) et le comedia del arte. La musique utilisée (une tarentelle ?) est très entraînante. On rit souvent et j’ai trouvé que cette conception de la pièce trouvait sa pleine mesure lors de la scène de la rencontre, une des plus réussies que j’aie pu voir. Très émouvante.
J’aime beaucoup le cirque et depuis quelques années je commence à en revoir un peu. Les acrobaties me fascinent et c’est toujours le même bonheur d’entrer sous un chapiteau, même si aujourd’hui je préfère nettement le cirque contemporain au traditionnel. J’étais assez curieuse de découvrir les numéros de ces jeunes artistes venus du monde entier. Ne pouvant pas m’offrir le pass pour toute la durée du festival, j’ai choisi d’aller voir le spectacle des lauréats. Je ne sais pas si c’était le meilleur choix, en tout cas les numéros étaient de qualité. Sur 10 numéros, j’ai eu 4 coups de cœur et peu de grosses déceptions (à part les clowns, mais je n’aime généralement pas ça) : un numéro de diabolo survolté, deux jeunes à la planche coréenne – si c’est bien là son nom – qui offrent un numéro impeccable, deux autres au cerceau avec un numéro plein d’humour et de tendresse, et enfin, un jeune homme totalement loufoque avec un magnifique numéro d’équilibre – mon chouchou. Mention spéciale aussi à un numéro de sangles très esthétique et technique même si un peu lent. Comme dans tout concours, je n’étais dans l’ensemble pas trop d’accord avec les prix remis qui ne m’ont pas paru récompenser l’originalité. Mais bon, je suis loin d’être une spécialiste. Un festival qui permet de découvrir de jeunes artistes venus du monde entier avec des univers très variés. Les numéros sont sélectionnés avec soin et on en ressort admiratif.












