Un court recueil de nouvelles. Jean-Claude Izzo est marseillais, il croque ici des instants de vie dans les quartiers populaires. Racisme, amour déçu, autant de tragédies pour les héros de ces textes.
Le style est un peu âpre. Les phrases simples, le verbe cru, comme les scènes qu’ils décrivent. Les histoires sont celles de la vie quotidienne. Jean-Claude Izzo nous décrit avec talent la vie du port et de ses habitants, sans en ajouter des tonnes. Le titre résume très bien l’esprit du texte, emprunt d’une certaine langueur. J’ai apprécié cette simplicité si efficace et ses histoires si proches de nous. Sans être exceptionnel, un livre agréable, indémodable. J’ai particulièrement aimé la nouvelle qui a prêté son nom au recueil.
Ils avaient parlé, et elle avait bu. Les marins parlent facilement. De leurs voyages. De la mer. Théo parla de la vie. De lui. Il naviguait contre la mort. Il avait raconté beaucoup de choses, mais elle avait retenu ça. Elle avait levé les yeux vers Théo. Son regard était posé sur elle. Un regard absent. Elle s’était reconnue dans ce regard.
J’aimais beaucoup Izzo (et sa trilogie marseillaise !)
Il me semble avoir lu (et aimé) « Total Khéops » il y a fort longtemps mais j’avais oublié que c’était de lui, une belle (re)découverte.