Un professeur de philologie se souvient d’une rencontre qui a influé tout le reste de son existence. Celle d’un professeur qu’il a admiré et qui lui a donné le goût d’apprendre. Une relation de maître à élève souvent houleuse mais si instructive pour le jeune. Une relation dont il ne comprend pas vraiment la profondeur et la complexité, jusqu’à ce que son professeur lui livre son secret…
J’ai au début eu un peu de mal à accrocher avec le style de cette longue nouvelle, que j’ai trouvé peut-être un peu trop « académique ». C’est assez lent et plutôt lisse comme écriture. Et puis je dois admettre que les tribulations de notre jeune élève ne m’ont guère passionnée. Toutefois, il rencontre assez rapidement le fameux professeur et on assiste alors à une véritable montée en puissance de ce texte. C’est discret au début, rien de renversant. Une écriture un peu plus animée par moments peut-être, un soupçon de curiosité qui naît pour ce mystérieux personnage. Et puis la relation se noue, devient page après page plus complexe, et nous voilà hameçonnés. On se demande comment tout cela va bien pouvoir finir, quel drame va venir mettre un terme à cette ambiance malsaine. La fin surprend, bien plus subtile et profonde que ce à quoi j’aurai pu m’attendre. Une nouvelle psychologique osée pour son temps et qui aujourd’hui encore, malgré un style un peu vieilli, fonctionne à merveille.
Rien ne touche aussi puissamment l’esprit d’un adolescent que l’accablement d’un homme supérieur […]. Etant elle-même beauté, la jeunesse n’a pas besoin de sérénité : dans l’excès de ses forces vives, elle aspire au tragique, et dans sa naïveté, elle se laisse volontiers vampiriser par la mélancolie. De là vient aussi que la jeunesse est éternellement prête pour le danger et qu’elle tend, en esprit, une main fraternelle à chaque souffrance.
J’avais adoré ce livre, le premier que je lisais de Zweig, et je viens de lire Le joueur d’échecs que j’ai beaucoup aimé également!
J’avais beaucoup aimé « Le joueur d’échecs » également. Et si l’écriture de ce livre ne m’a que moyennement emballée, le fond est passionnant et risque de me marquer longtemps je pense !
Je n’ai encore jamais lu cet auteur, mais il me tente de plus en plus après avoir lu plusieurs critiques plutôt positives ! je vais faire un petit tour à la médiathèque 😉
Un auteur qui mérite le détour !
J’aime bien cette nouvelle, mais s’agissant de Zweig, je ne suis guère (ah, ah, je me mens à moi-même) ABSOLUMENT PAS objective, j’adore cet auteur. Au point de m’être acheté son intégrale (trois tomes) après la lecture de seulement deux ou trois nouvelles.
Je n’ai pas encore lu Le Joueur d’Echecs, mais j’ai adoré La Peur.