Tyler cross, Fabien Nury et Brüno
Tyler Cross vient de braquer 17 kilos d’héroïne pure appartenant à la Mafia. Il a 20 dollars en poche, un fusil à pompe, un Colt à la ceinture, et il est à pied, seul, au fin fond du Texas.
Une des excellentes découvertes BD de ces derniers mois. J’ai gagné cette BD il y a quelques temps et je ne savais pas trop de quoi il s’agissait. Le dessin ne m’attirait pas plus que ça et j’ai donc mis pas mal de temps à me mettre à cette lecture. Je suis pourtant vite tombée sous le charme de ce personnage haut en couleur. Je m’attendais à un esprit western mais finalement ça sent plus la mafia version ensablée. Le dessin n’est pas exactement mon genre (je reste très très classique, je le répète) mais les traits taillés à la serpe vont parfaitement au personnage et à l’ambiance générale. C’est particulièrement réussi. Quant à l’histoire, elle nous amène de surprise en surprise. Les rebondissements s’enchaînent, ça va loin, très loin. C’est tout sauf prévisible et cette débauche de violence est absolument jouissive et certaines scènes sont tout simplement inoubliables. Un univers visuellement très marqué, un personnage fort et une histoire efficace pour cette excellente BD qui a été un gros coup de cœur.
Tyler Cross tome 2 : Angola, Fabien Nury et Brüno
Un coup sans risque se transforme en descente aux enfers pour Tyler Cross. Un enfer qui porte le doux nom d' »Angola », la plus grande prison de haute sécurité des États-Unis. Si Tyler sort un jour de cet enfer carcéral, ce ne sera pas pour bonne conduite.
J’attendais avec impatience la sortie de ce deuxième tome, après mon coup de foudre pour le premier. J’ai été heureuse de retrouver ce personnage complètement barré et l’univers graphique très particulier de cette série. Pourtant, j’ai été un peu déçue par cette suite (comme souvent). Pas que je n’aie pas aimé mais ce n’est pas aussi fou que le premier tome. Il manque le plaisir de la découverte, certes, mais pas que, il y manque la folie de précédent. L’histoire est classique : Tyler Cross va en prison après un braquage qui tourne mal. Il veut s’enfuir. Sur place, d’anciens ennemis veulent lui faire la peau : il va devoir lutter pour sa survie. Scénario simple et terriblement efficace mais qui manque un peu de surprises. On est passé du héros poissard au héros tout court et quelque part c’est un peu dommage, ça perd de son charme. Ca n’en demeure pas moins une très bonne BD, si on arrive à faire un peu abstraction des attentes démesurées créées par la première. Nouvelle histoire, nouveau ton, ça fonctionne moins bien, il n’y a pas cet effet coup de poing dans l’estomac, mais l’ensemble tient la route, et plutôt très bien même. Il n’y a plus qu’à attendre le tome 3.
Biotope 1 et 2, Appollo et Brüno
Trois flics sont envoyés sur Biotope pour enquêter sur un assassinat. Une fois arrivés à la base, ils sont accueillis par des scientifiques peu coopératifs et ont interdiction de sortir pour ne pas risquer de modifier l’écosystème. Commence alors une enquête difficile au milieu d’une base hostile.
Après Tyler Cross, on retrouve les dessins de Brüno dans Biotope. Le style graphique est moins « sec » que dans la BD susnommée mais si à première vue il m’attirait plus, j’ai finalement trouvé que ça fonctionnait moins bien, il ne parvient pas à créer un univers aussi fort. Du côté du scénario, j’ai moyennement accroché. Les personnages ne sont pas vraiment forts ni particulièrement attachants et l’histoire est peut-être un peu trop survolée. Les tomes fonctionnent ensemble et ne sont pas dissociables. Cette enquête policière sur fond d’écologie et de science-fiction part un peu dans tous les sens : il y a du très bon et du un peu moins moins bon. Dans l’ensemble j’ai plutôt bien aimé cet univers déjanté mais je ne pense pas que ce soit une lecture marquante malgré un humour assez corrosif. Sans être un gros coup de cœur, cette BD m’a fait passer un sympathique moment.
Cases blanches, Sylvain Runberg et Olivier Martin
Vincent est un auteur de BD en panne d’inspiration depuis plusieurs années après l’énorme succès qu’a eu le tome 1 de sa série. Pressé par son éditeur qui veut voir l’album terminé, attendu par ses nombreux fans, délaissé par son scénariste qui n’en peut plus de ses blocages, Vincent est désorienté.
Je n’attendais pas grand chose de ce roman graphique dont je ne savais d’ailleurs rien et j’ai bien traîné des pieds pour la lire. Finalement ç’a été une bonne surprise. « Cases blanches » fait référence à la peur de la page blanche, transposée ici au milieu de la BD. C’est l’histoire d’un auteur de BD justement, qui après un gros succès est en total manque d’inspiration et n’arrive pas à livrer les dessins qu’il a promis et que tout le monde attend avec impatience. C’est l’histoire de ses mensonges, de ses doutes. J’ai bien accroché avec cet univers somme toute assez classique mais qui aborde un sujet intéressant. L’histoire m’a de suite embarquée et j’ai pris un grand plaisir à cette lecture, à la fois parce que l’univers dans lequel elle se déroule me plaisait bien mais aussi parce que j’ai trouvé ce personnage un peu paumé très sympathique. Un roman graphique avec lequel j’ai beaucoup accroché, tant visuellement que par son histoire, une très bonne surprise.
Le retour de la Bondrée, Aimée de Jongh
C’est l’histoire de Simon, un jeune libraire au bord de la faillite. Marqué par un événement dramatique, il va devoir faire face à ses souvenirs pour trouver une issue.
Le résumé de ce roman graphique m’intriguait vraiment. Le personnage principal est un libraire, ça a suffit à attirer mon attention (je sais, je suis prévisible). Pour le reste, ça me semblait assez mystérieux. Je dois avouer que je ne sais pas trop que penser de cette lecture. J’ai bien aimé l’univers graphique, assez sombre et assez sobre. L’histoire m’a sans doute un peu laissée sur ma faim. Etant donné ce que j’en avais entendu dire, je m’attendais à quelque chose de très original et décale, finalement, l’histoire d’un libraire dépressif qui met la clef sous la porte et se remet en question n’est pas franchement révolutionnaire. A défaut d’être vraiment surprenante, l’histoire pose quand même des questions intéressantes et fonctionne assez bien. Si je n’ai trouvé dans ce roman graphique ce que j’attendais, j’ai quand même été assez séduite par cet univers tourmenté où la psychologie des personnages est poussée. Une belle découverte.