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Dernière nuit à Twisted River, John Irving

A Twisted River circulent des histoires… Celles que les bûcherons racontent dans la chaleur du camp, peuplées d’ours et de sensuelles Indiennes. Et celles qu’ils taisent, comme cette nuit glacée qui a vu la fuite de Dominic et de son fils, après le meurtre accidentel de la maîtresse du shérif. En cavale à travers l’Amérique, ils tentent de semer leur passé. Mais peut-on oublier Twisted River ?

Je n’avais jamais rien lu de John Irving, c’était une première pour moi et j’avais hâte de découvrir cet auteur avec ce roman qu’on m’avait conseillé. J’ai trouvé ça très bien écrit pourtant j’ai eu un peu de mal à accrocher au style comme à l’histoire. C’est complexe comme écriture, très dense, si je reconnais la qualité de la plume, ce n’est pas exactement léger. Quant à l’histoire, ça démarre plutôt bien. Les récits de bucherons au fond des bois, ça me parle ! Il me tardait de voir où tout cela allait nous mener. Le récit met du temps à se mettre en place. C’est assez lent. J’ai mis du temps à comprendre pourquoi j’aimais bien mais espérais en même temps tout à fait autre chose : ces histoires de grumes m’en rappelaient d’autres, celles de Quelquefois j’ai comme une grande idée, qui avait été un énorme coup de cœur, au fond je ne pouvais m’empêcher de comparer et d’être un peu déçue.

Couverture du roman Dernière nuit à Twisted river

Passée cette première impression un peu étrange de « j’aime bien mais pas tant que ça non plus », j’ai quand même fini par m’attacher un peu aux personnages et m’intéresser plus à leur sort. Il leur arrive pas mal de choses et ça s’avère assez prenant. Jusqu’à ce que de nouveau, je commence à m’ennuyer… Il y a un moment où j’ai commencé à trouver que non seulement ça devenait trop long mais surtout je ne croyais plus à cette histoire d’un mec qui voulait se venger pour un accident survenu 20 ans auparavant. Vraiment, plus les pages défilaient et plus j’ai trouvé que ça devenait tiré par les cheveux cette affaire.

J’ai alterné durant ma lecture les « on s’ennuie un peu non ? » et les « c’est pas mal quand même ! » J’ai eu un mal fou à me décider. Les deux à la fois sans doute. J’ai définitivement trouvé ça trop long. Ca se perd parfois dans des considérations qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’histoire initiale. Ca mériterait d’être un peu écourté. Mais finalement j’ai dans l’ensemble bien aimé ce texte qui prend le temps de poser une ambiance et de construire des personnages intéressants. Comme j’écris mon article longtemps après l’avoir lu, je peux aussi dire que si sur le moment je n’ai pas adoré, j’y ai repensé fréquemment depuis, notamment aux lieux évoqués, comme si à travers ces 700 pages je m’en étais imprégnée. J’aime bien cette idée et je me dis que c’est aussi ça qui fait un grand texte : l’empreinte qu’il laisse. Un roman qui sur le moment, malgré la qualité de l’écriture, m’a semblé trop long, mais qui finalement m’a plus marquée je ne n’aurais cru.

Portrait de John Irving

On ne choisit pas toujours les circonstances d’une rencontre. Parfois les gens atterrissent bien proprement dans notre vie, comme tombés du ciel ou débarqués d’un vol en provenance directe du paradis ; et puis nous perdons brutalement des gens que nous avions cru à jamais tissés dans la trame de nos jours.

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Pour devenir la caricature de nous-mêmes, il suffit de vivre assez longtemps.

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