Jour après jour, Ruth se félicite d’avoir écouté sa petite voix intérieure : c’est en effet en République dominicaine, chez elle, qu’il lui fallait poser ses valises. En retrouvant la terre de son enfance, elle retrouve aussi Almah, son énergie et ses projets. Petit à petit, la vie reprend son cours et Ruth sème les graines de sa nouvelle vie. Jusqu’au jour où Lizzie, malade, réapparaît. Dès lors, Ruth n’a de cesse de remettre son amie sur pied et s’y emploie avec tout l’optimisme qui la caractérise.
Voici le troisième tome de la saga Les déracinés de Catherine Bardon. J’avais beaucoup aimé l’histoire du premier tome, sur la création d’une colonie juive en République Dominicaine pendant la Première Guerre mondiale. Malgré un style parfois un peu hésitant, j’avais beaucoup apprécié découvrir ce pan d’histoire méconnu. J’avais pris plaisir à retrouver les personnages dans le second tome, malgré une histoire moins forte qui traînait parfois un peu en longueur. J’étais donc curieuse de savoir quelle tournure allait prendre l’histoire avec ce troisième tome.
J’ai apprécié cette lecture, tout à fait dans la lignée du reste de la série. On retrouve bien sûr les mêmes personnages, de retour en République Dominicaine. Si l’histoire est moins passionnante que dans le premier tome, j’ai trouvé que l’intimité des personnages était intelligemment mêlée aux évènements majeurs de l’époque. C’est fait avec subtilité et ça fonctionne très bien, même si finalement l’aspect politique et historique ne tient pas une place majeure dans l’histoire. Quant au style, j’ai trouvé qu’il s’était affirmé et était plus fluide, plus maîtrisé.
Si ce troisième tome n’a pas l’originalité et la profondeur de premier, il reste tout à fait dans la même lignée. On voit les personnages évoluer peu à peu et le contexte historique est toujours bien présent en toile de fond. Le texte se fait plus intime, très centré sur la famille et l’évolution des personnages. Il aborde ainsi des thèmes différents, avec beaucoup de réussite. Une série qui s’affirme au fur et à mesure et parvient à nous garder en haleine, avec un style fort agréable. Une jolie suite.

Je retrouvais mon âme d’enfant. Le carnaval était fait pour ça. Une véritable ode païenne sans aucune retenue, où tout un peuple communiait sans considérations de classe, d’origine ou de couleur de peau.