Quelques jours après son dixième anniversaire, Nicolas apprend que son père – avec qui rien n’est simple, tant l’homme et le garçon paraissent différents – n’est pas son père biologique.
Que faire alors du généreux donneur de gamètes ? L’oublier ? Le nier ?
À 30 ans, Nicolas décide de partir à la recherche de son « bon génie » biologique malgré les obstacles administratifs qu’il s’attend à rencontrer.
Je dois admettre que j’étais passée à côté de ce roman lors de mes premiers repérages des sorties de la rentrée. Mais une copine blogueuse m’en a dit un tel bien que je n’ai pas pu résister à l’envie de le découvrir. Et elle a bien fait de me convaincre ! Pourtant, étant donné le sujet, c’était loin d’être gagné d’avance.
Je ne sais trop que dire de ce texte. Si ce n’est que c’est l’un des plus beau que j’ai lu cette année. Ceux qui me suivent le savent, je ne cesse de le répéter, mais les textes intimistes, ce n’est pas spécialement ma tasse de thé. Pourtant ce texte m’a touchée. L’histoire est somme toute assez banale, un enfant apprend que son père n’est pas son père biologique, dans une famille où la vie suit un cours paisible.
Ce roman se démarque essentiellement par son style, vif et concis, j’ai aimé son rythme et sa musicalité, son originalité aussi. Il y a beaucoup d’ellipses et de retours en arrière, la construction de ce texte m’a fait penser à une mosaïque. La narration peut paraître bancale et pourtant ça fonctionne, peu à peu les choses se mettent en place. Sans doute car un fil rouge relie ces bribes de souvenirs et que les allers-retours dans le temps répondent à une certaine logique qui permet de ne pas trop s’y perdre malgré tout.
Ca pose l’air de rien pas mal de questions sur la famille, qu’est-ce qu’être un bon père ? et un bon fils ? Ca ne fait pas dans le pathos, ce n’est jamais mièvre. Simple et juste à la fois, l’auteur nous offre une belle réflexion sur la filiation, une voix qui sort du lot. Si je n’ai pas trouvé ce texte particulièrement émouvant, il résonne longtemps après l’avoir refermé et marque par sa précision et sa justesse tant que par son écriture singulière.
Apprendre son infertilité. L’admettre. Passer à autre chose. Faire le deuil de la paternité normale. Au royaume des certitudes, comment a réagi mon père ?
Même à la campagne, il y a peu de vrais silences. Toujours un insecte qui bourdonne ou un chat qui ronfle, toujours un peu de vent dans les volets, une pluie légère qui vient caresser les vitres, la voix claire des roitelets, toujours un peu de bruit blanc pour cajoler la poussière. Il y a peu de vrais silences.
Et puis il y a tout ce que nous ne sommes pas dit ce jour-là, avec mon père.