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Soeurs, Daisy Johnson

Juillet a une sœur de dix mois son aînée, Septembre. Elles sont inséparables. Mais Septembre peut se montrer terrifiante. Elle pousse Juillet à faire des choses qu’elle ne veut pas. Et, comme hypnotisée par le regard noir de sa sœur, Juillet obéit.
Depuis « l’incident » , tout a changé. Elles ont dû déménager loin d’Oxford avec leur mère dans une vieille maison au bord de la mer. L’atmosphère devient brumeuse et étouffante pour Juillet. Tandis que les deux adolescentes font leurs premiers pas dans le monde du désir et de la sexualité, un vent de violence se lève.

Une maison. Un aperçu à travers la haie, à l’autre bout des champs. Blanc sale, fenêtres qui s’affaissent dans la brique.

Couverture de Soeurs de Daisy Johnson

La quatrième de couverture était alléchante. Ca sentait le roman à suspens tordu à souhaits. Et je dois dire que de ce point de vue ce roman tient parfaitement ses promesses. Je n’ai pas eu de coup de cœur pour le style, assez austère, mais on c’est bien écrit, à la fois sombre et maîtrisé. Du côté de l’histoire, la première partie est assez classique. On suit le quotidien des deux sœurs, on se familiarise avec leur relation assez déséquilibrée et on sent le poids d’un lourd secret. Qu’ont-elles pu faire de si grave pour devoir quitter le lycée et se retrouver à fuir avec leur mère dans cette maison isolée ?

Peu à peu, on glisse vers quelque chose de plus angoissant. On en sentait les prémices dès le commencement mais ça se fait plus pressant, l’ambiance est lourde, on se surprendrait presque à regarder derrière son épaule, tout ça semble ne pouvoir que mal tourner et on se demande si les sœurs ne sombreraient pas quelque peu dans la folie. J’ai craint un temps qu’on ne tombe dans la facilité scénaristique du paranormal, mais non, le roman est au final plus subtil que ça et aborde même quelques thèmes intéressants.

Difficile d’en dire plus sans dévoiler le cœur de l’intrigue. La relation toxique entre les deux sœurs est très bien dépeinte. Il y a quelques bizarreries dans la construction de l’histoire, notamment le fait que la mère soit très absente (alors qu’elle vit dans la même maison). C’est parfois maladroit sur certains points mais c’est dans l’ensemble bien mené avec une deuxième moitié angoissante et très prenante. Une ambiance lourde et anxiogène très réussie pour ce roman qui manque parfois de finesse mais n’en est pas moins marquant.

Les adultes ne comprenaient jamais rien. Ils avaient oublié ce que c’était d’avoir peur.


Le chagrin est une maison sans fenêtre ni porte, sans possibilité de voir le temps qui passe.

2 commentaires sur “Soeurs, Daisy Johnson

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