Vous l’aurez remarqué en ce moment ça parle pas mal de cirque contemporain par ici. J’en vois beaucoup depuis quelques années et bien que je voie moins de spectacle qu’avant j’essaie de continuer à suivre un peu. Quand l’office du tourisme d’Auch m’a proposé de venir un week-end pour assister à quelques spectacles du festival CIRCa, j’ai donc sauté sur l’occasion. Cette 35° édition se déroulait du 20 au 29 octobre. C’est parti pour un week-end dans le Gers. Je ne m’étendrai pas ici mais si vous avez l’occasion, Auch est une très jolie ville ancienne avec une cathédrale classée à l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
Dédié à l’origine aux écoles de cirque, le festival a vu le jour en 1988, il se déroule à l’époque sous un seul chapiteau et est porté par des bénévoles. Il se développe au fil des années et se professionnalise. En 2001, il fusionne avec la saison culturelle de la ville d’Auch avec rapidement des partenariats et certains spectacles présentés en centre-ville. En 2011, CIRCa devient pôle national des arts du cirque (il y en a 11 en France) et s’installe dans la foulée au au CIRC, le Centre d’Innovation et de Recherche Circassien où se tient une grande partie du festival aujourd’hui avec de très belles installations. Le festival est devenu un rendez-vous incontournable de la scène circassienne avec chaque année 15 à 20 spectacles sur 10 jours et environ 80 représentations. Ca reste également un lieu de rencontre privilégié pour les différents écoles de cirque qui s’y retrouvent chaque année.
De nombreux spectacles me tentaient mais entre ceux qui étaient complets et ceux qui passaient en semaine, j’ai réussi à en voir 3 auxquels s’ajoutent une représentation gratuite en extérieur et un documentaire.
La lévitation réelle, compagnie L’immédiat
Petit spectacle gratuit présenté à plusieurs moments du festival. J’avoue ne pas l’avoir vu en entier mais j’en ai vu une partie devant la cathédrale, à la fin du marché, dans un cadre incroyable, et un autre morceau sur le site de Circa. Je n’ai pas grand chose à dire de ce spectacle étant donné que je ne l’ai pas vu en intégralité, si ce n’est que c’était très agréable d’avoir accès à ces pause acrobatiques gratuites. C’est toujours surprenant de voir ce genre de choses en pleine ville et j’ai beaucoup aimé.
Du coq à l’âme, Esacto-Lido
Le spectacle des jeunes diplômés de l’école toulousaine, promotion 2019/2022. C’est un peu inégal. Certains numéro sont originaux et très chouettes, d’autres moins réussis. J’ai notamment trouvé que ça avait parfois recours à des ressorts comiques assez lourds de manière répétée et abusive, même si ça avait l’air d’amuser le jeune public. Le niveau de ces jeunes artistes est très bon, c’est plutôt par l’écriture que ça pèche mais c’est aussi normal étant donné leur jeune âge. Toutefois j’ai apprécié la place que prend leur engagement politique sur scène (écologie, féminisme…) même si ce n’est pas toujours abouti. Prometteur.
In bilico, La sociale K
Un spectacle de funambulisme pour le moins original. Une grande structure avec plusieurs fils qui s’enchevêtrent sur laquelle trois artistes évoluent au son d’une musique live très rock voire carrément expérimentale par moments. J’ai aimé la lumière tamisée qui donne par moment à la scène des airs de navire viking. Ce n’est pas ma discipline préférée et j’ai tendance à préférer les choses plus en légèreté mais j’ai beaucoup apprécié cette proposition pour le moins originale et vitaminée. Malgré quelques petites longueurs l’ensemble fonctionne plutôt très bien, surtout dans la deuxième partie où la lumière tamisée et la musique entêtante créent une ambiance à part que j’ai beaucoup appréciée.
Les photos étant interdites durant le spectacle, je vous mets leur bande-annonce qui donne une idée de la structure et de leur talent.
Pic, Cirque inextrémiste et Surnatural orchestra
Gros coup de cœur pour ce spectacle complètement déjanté. Dès l’entrée dans le chapiteau, lorsque j’ai vu des gens danser tête en bas au plafond, j’ai eu des étoiles plein des yeux. Ca s’agite dans tous les sens, c’est drôle, c’est poétique : j’ai adoré. Peu de numéros réellement spectaculaires mais beaucoup d’inventivité et d’énergie. L’orchestre est pour beaucoup dans cette ambiance festive. J’ai aimé le côté participatif et engagé. S’il fallait chipoter je dirais qu’il y a peut-être quelques longueurs mais il y avait beaucoup d’enfants dans la salle qui semblaient conquis et nous ont transmis leur enthousiasme lors des petites baisses de régimes. Si je n’avais pas déjà été amoureuse du cirque contemporain, je crois bien que ça aurait commencé là, avec eux.
J’ai pris beaucoup de photo parce que tout était très photogénique. Je n’ai pas pu en choisir qu’une




Et pour un fils d’ouvrier ce sera déjà pas mal,
ou la grande aventure du cirque Plume
J’aime beaucoup le cirque Plume (comme tout le monde me direz-vous). Les précurseurs du cirque contemporain. Je les ai vus enfant, puis pour leur dernier spectacle, toujours très admirative de leur univers. Ce documentaire regroupe surtout des témoignages des fondateurs et d’artistes qui ont travaillé avec eux. C’est parfois un peu long et redondant. C’est très sympa de découvrir des images d’archives des coulisses mais j’ai regretté qu’il n’y ait pas plus d’images des spectacles. Ca m’a donné l’impression d’être assez peu tourné vers le public, presque comme s’il s’agissait plus de recueillir les sentiments des copains sur la fin de Plume et leurs souvenirs. Il y a des choses intéressantes dans ce film mais il est il s’adresse plutôt à des spécialistes.
Pendant toute la durée du festival, il y a également des spectacles gratuits proposés en ville. Je dois dire qu’admirer des acrobaties devant la cathédrale est un moment magique. J’ai apprécié le fait que le festival soit ainsi rendu accessible à tous, au moins en partie. Les spectacles gratuits sont proposés devant la cathédrale, en haut de l’escalier monumental ou au moment des marchés. Ou pour l’un d’eux dans un quartier plus populaire où la population a participé à son élaboration. Pour les spectacles en salles ou sous chapiteau, il faut compter entre 9 et 25€ selon les représentations. Il n’existe malheureusement pas de pass pour le festival, il faut prendre toutes les places à l’unité, ce qui peut vite revenir assez cher. Si vous comptez voir au moins 5 spectacles, il est possible de prendre un abonnement pour la saison culturelle qui offre des réductions.



Si vous souhaitez vous rendre sur le festival, je ne saurais que trop vous conseiller de vous y prendre à l’avance. Les places partent vite, tout comme les logements, et ça peut vite devenir un vrai casse-tête d’assister aux représentations qui nous tentent, surtout les week-ends. N’attendez donc pas la dernière minute si vous le pouvez et réservez au plus tard en septembre si vous en avez l’occasion afin d’avoir à la fois des places et un logement à un tarif abordable. J’ai dormi à l’Hôtel de France, au centre, qui a été une très bonne surprise. J’ai essentiellement mangé sur le festival où on trouve un bar et de nombreux food truck. J’ai également fait une visite guidée de la ville qui était très intéressante. Les spectacles commençant à 14h, ça permet de faire un peu de tourisme le matin. Vous l’aurez compris, c’est un gros coup de cœur pour ce festival qui met le cirque contemporain à l’honneur. Je pense d’ailleurs déjà à y retourner l’année prochaine !
Toutes les informations sur le CIRC, le festival ou les autres spectacles proposés durant la saison sont à retrouver ici : http://www.circa.auch.fr/fr/festival-du-cirque-actuel
N’hésitez pas à faire également un tour sur le site de l’office de tourisme d’Auch pour préparer votre venue. J’en profite pour les remercier pour cette très belle découverte.
mais ce festival a l’air très, très sympathique!
Oui, il est vraiment très bien ! Déjà la ville est belle, les installations sont bien, le lieu est festif et la programmation est très bien, avec quelques propositions originales que j’ai beaucoup aimées. Je pense que j’y retournerai l’année prochaine