Mes lectures

La servante du Seigneur – Jean-Louis Fournier

          Quand on a une fille qui rencontre Dieu, elle change forcément. Elle troque l’humour noir pour une nouvelle vie pleine de couleurs pastel. Difficile d’accepter cette personnalité nouvelle qui se fait jour et l’éloignement grandissant.

          Le thème de ce livre me tentait beaucoup et si je n’avais jamais rien lu de cet auteur, j’en avais toujours entendu dire le plus grand bien. Ce livre est autobiographique. Il se présente comme une lettre ouverte d’un père à sa fille dans laquelle il lui dit tout l’amour qu’il a pour elle, l’inquiétude qui le ronge et ses interrogations quant à leurs relations qui s’étiolent avec le temps. Un autre à pris toute la place, les certitudes ont changé, la manière de penser, la manière de vivre, on ne se comprend plus vraiment alors qu’on a été si proches.

          J’ai beaucoup aimé ce texte à l’écriture léger mais qui touche à des choses profondes. La peine qu’éprouve l’auteur et ses doutes constants sont très touchants. On le ressent dans le style, parfois un peu décousu, qui semble avancer comme par tâtonnements. Un texte comme un appel au secours ou une bouteille à la mer lancée à cette fille encore là et pourtant d’une certaine manière un peu perdue, n’étant plus tout à fait la même. A la fin, cinq pages qui sont un droit de réponse et ajoutent encore à l’intérêt du texte, donnant de donner un aperçu de ressenti de l’autre partie. Un texte court qui se lit comme dans un souffle : émouvant. 

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Maintenant elle ne doute de rien.

Oscar Wilde a écrit que le cerveau de celui qui n’a que des certitudes arrête de fonctionner, « croire est tellement médiocre ». Je ne veux pas que son cerveau arrête de fonctionner. Un cerveau en marche cherche à comprendre et, forcément, il doute.

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Sectaire, ça commence comme sécateur, ça coupe.

2 commentaires sur “La servante du Seigneur – Jean-Louis Fournier

  1. j’ai beaucoup aimé ce livre que j’ai chroniqué il y a plusieurs semaines, mais d’ailleurs, mon billet a eu, notamment sur babelio , des opposants farouches comme j’ai rarement eu sur une chronique littéraire…beaucoup de gens contestent la démarche de Fournier, son coté père tyrannique qui refuse le choix de sa fille, personnellement, j’ai pas forcément vu le livre sous cet angle, plutot celui d’un homme blessé qui a perdu sa fille et qui fait tout pour la reconquérir…je vois que tu as eu la même approche que moi !! bonne soirée à toi

    1. Je me souviens de ton article, il m’avait d’ailleurs donné envie de lire le livre et j’avais lu par la suite les critiques très virulentes mais c’est vrai qu’en lisant le livre j’y ai plus vu un témoignage d’amour. D’autant plus que j’ai trouvé ce père assez torturé et prêt à la remise en question. C’est vrai qu’il ne cautionne pas le choix de sa fille mais surtout il souffre de l’éloignement et de l’incompréhension qui règne entre eux, j’ai eu l’impression que le livre était là pour tenter de rétablir un dialogue et comme une déclaration d’amour. J’ai trouvé ça touchant. Bonne fin de week-end 🙂

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