Félix Ziem a peint l’Orient et les Mille et une nuits mais ce sont surtout ses peintures de Venise qui l’ont rendu célèbre. Un voyageur à la longue carrière qui a tenu une place à part dans la peinture du XIX° siècle. Une peinture entre ciel et eau inondée de lumière.
Je ne connaissais absolument pas Félix Ziem et quand j’ai vu que le Petit Palais lui consacrait une exposition, j’ai été très étonnée de constater qu’il s’agissait d’un peintre du XIX°. C’est ensuite le style entraperçu à travers l’affiche et la description faite sur le site du musée qui m’a surprise et m’a réellement donnée envie d’en savoir plus sur ce peintre dont j’ignorais tout. Quand j’ai essayé d’y aller la première fois, j’ai eu la bonne idée de me pointer le jour de fermeture et, comme souvent en ce moment, j’ai finalement attendu le tout dernier moment pour m’y rendre. Et je le regrette franchement car j’aurais aimé pouvoir y retourner et la voir une seconde fois tant au premier coup d’œil je suis tombée amoureuse du coup de pinceau de Félix Ziem ! Il y a même un tableau que j’aurais bien embarqué pour l’accrocher dans mon salon, mais bon, on peut toujours rêver…
Félix Ziem est né en 1821 à Beaune. Il entre aux Beaux-Arts de Dijon en section architecture en 1837. Il est rapidement exclu de l’école et part pour Marseille où il pratique le dessin et l’aquarelle et ouvre rapidement son atelier. En 1841 il qui Marseille pour Nice et en 1843, il séjourne pour la première fois en Russie. Il est alors pris d’une passion pour les voyages qui ne le quittera plus. Il partagera plus tard son temps entre sa maison de la butte Montmartre, le Sud et ses voyages, notamment Venise, ce qu’on retrouve dans les thèmes de ses peintures. Ses œuvres seront présentées au Salon de 1850 à 1868 et très vite les acheteurs s’arrachent ses toiles qui après 1970 atteignent des prix élevés. Il a connu de son vivant une véritable réussite commerciale. Près de la moitié des peintures vendues représentaient Venise. En 1901, Félix Ziem est nommé peintre officiel de la Marine. C’est vers cette époque que sa production jusqu’alors très fournie va commencer à ralentir en raison de crises de rhumatismes. Il s’est éteint en 1911 à l’âge de 90 ans. Il est enterré au Père Lachaise et une copie du Lion de Saint Marc est placé sur sa tombe. Actif de 1845 à 1910, Félix Ziem a laissé derrière lui plus de 10 000 dessins et de 6 000 peintures.
Un coucher de soleil sur la lagune avec un voilier au premier plan, voilà sans doute ce qui représente le mieux la peinture de Félix Ziem. Mais ce serait réducteur de la résumer à cela. Si la vue de la lagune a connu un réel succès et est très largement représentée, l’horizon du peintre ne se limite pas à si peu et on trouve également des toiles représentant le Sud de la France, Paris ou l’Orient. En revanche, c’est un peintre de paysage, la nature représente la quasi-totalité de son oeuvre à travers deux grands axes : la mer (et notamment les navires) et l’Orient. Si la peinture à l’huile prédomine, au début de sa carrière Félix Ziem a également réalisé quelques aquarelles et les dessins issus de ses carnets de voyages sont également exposés. Ses premières toiles sont assez classiques mais on note peu à peu un travail très intéressant sur la lumière. Félix Ziem peint beaucoup de paysages où la présence du ciel et de l’eau prédomine, permettant ainsi un jeu de reflets. Il choisit souvent de peindre l’aube, le crépuscule ou les cieux orageux afin de rendre ces lumières particulières et parfois un eu irréelles dans ses tableaux aux couleurs chatoyantes. Une exposition magnifique où j’ai passé beaucoup de temps à découvrir le peintre et ses toiles colorées et lumineuses qui m’ont laissée sous le charme. Je n’ai qu’un regret, ne pas avoir pu y revenir.
Il n’est pas toujours nécessaire pour voyager, de monter en wagon, ou de prendre le bateau à vapeur, et la preuve en est que nous venons sans quitter notre fauteuil, de revoir Venise, Marseille, la Méditerranée, Barbizon, la Hollande, et même un coin d’Egypte.
Théophile Gauthier
C’est bien beau et Gauthier a tellement raison!
Les jeux de lumière sont magnifiques. Pour moi, une des plus belles expos de cette année.
Ben tiens, encore un bourguignon…
Comme par hasard, ils sont partout de toute façon ! J’en connais un qui dirait, « forcément, si c’est beau, c’est bourguignon ». Un jour, heureusement qu’on a Cézanne pour le contredire quand même.