Drame musical américain de Joel et Ethan Coen avec Oscar Isaac, Carey Mulligan, Justin Timberlake
Llewyn Davis essaie tant bien que mal de gagner sa vie avec la musique folk. Sans adresse fixe, il va d’un canapé à l’autre sa guitare à la main. Il espère avoir une audition avec un grand nom de la musique pour enfin avoir une chance d’en vivre réellement.
Le sujet de ce film de tentait beaucoup. Je trouve que la musique est toujours un sujet porteur, elle permet de créer une ambiance marquée et d’éviter par la même occasion les écueils des violons habituels. J’aurais tendance à dire qu’on y est donc doublement gagnant ! Et puis j’aime bien la folk et le personnage me semblait poétique, la bande-annonce était pleine de promesses. Je dois avouer que je n’ai guère été déçue. Je ne suis pas une inconditionnelle du cinéma des frères Coen qui me semble parfois froid et dont l’humour est quelquefois déroutant. Cette fois je suis rentrée très vite dans leur univers avec ce personnage tendre et mélancolique.
Ce musicien raté, qui joue dans de petits bars, dors sur le canapé des copains quand ils veulent bien de lui et faits de petits boulots à l’occasion parce qu’il faut bien survivre, est l’anti-héros américain. Un peu désabusé, c’est une Amérique plus sombre et inégalitaire qu’on voit à travers ses yeux. Elle a son charme pourtant, on sent bien que pour rien au monde il ne rentrerait dans le moule, ne voudrait de la vie bien rangée, d’un travail tranquille et d’une vie dans un pavillon de banlieue. La vie de bohème n’est pas facile tous les jours mais avec elle, aucun risque de tomber dans l’ennui.
Les frères Cohen ne jugent pas les personnages qu’ils nous donnent à voir. Ils ne donnent pas les clefs pour les appréhender mais laissent au contraire le spectateur tirer ses propres conclusions, ne lui disant jamais que penser. L’atmosphère est particulière, les images aux tons assez froids et un peu patinés paraissent comme vieillies, ce qui leur donne un charme certain et contribue à nous plonger dans cette Amérique des années 60 loin des clichés hauts en couleur. J’ai particulièrement apprécié que les chansons aient beaucoup de place dans ce film et ne soient pas coupées, on les entend en intégralité – ce qui n’a pas été sans me rappeler mon énorme coup de cœur de l’année, Alabama Monroe. Sur le moment j’ai été surprise par la fin quelque peu abrupte mais avec le recul, elle est dans la continuité de l’histoire. Les frères Coen nous livrent un film mélancolique et esthétique où la musique tient une place de choix : du grand cinéma.
Bonjour,
Trés beau film en effet, mais j’ai failli décrocher pendant toute la partie « road trip » , avec qulques huis clos dans la voiture, que je n’ai pas du tout comprise. Je m’y suis même ennuyé ferme. Je n’ai pas « décodé » ces scènes. Globalement, l’humour des frères Coen est toujours sous-jacent, même s’ils ne se moquent pas ouvertement des chanteurs de folk-guimauve, des possesseurs de chats, etc.
Oui, le road trip est très particulier, j’avoue ne pas avoir tout compris non plus et avoir été par moments assez mal à l’aise.
La dérision des frères Coen est toujours présente mais avec plus de finesse qu’à l’accoutumée. Ce film est plus sombre et désabusé que les précédents, ça lui donne un côté touchant je trouve.
Le road trip permet de mettre en lumière le personnage de jazzman joué par John Goodman et de montrer la condescendance qu’avaient les joueurs de jazz vis à vis de la musique folk.
Le film est rempli de références : il suffit de les décoder 😉
Oui, c’est un ce dont j’ai un peu manqué par moment : quelques référence pour le décodage. Mais bon, pour une fois, j’ai compris où les frères Coen voulaient en venir, je progresse !
Il faut que je le vois 🙂
Oui, il est très bien. Mais il demande un petit temps de décantation à la sortie du cinéma pour décider si on a vraiment aimé ou juste moyennement 🙂