Quand son mari la quitte brusquement et que sa meilleure amie lui confie son fils de 4 ans à l’allure étrange, la narratrice décide subitement de partir faire le tour de l’île. Qu’importe qu’on soit en plein mois de novembre et que le petit soit presque sourd ? Un voyage de plusieurs moi qui la ramène vers ses origines.
L’auteur, Audur Ava Olafsdottir, est surtout connue pour son roman Rosa Candida, qui a connu un beau succès. Ne l’ayant pas lu, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Ma tante m’a offert ce livre après l’avoir lu en raison de l’importance de la cuisine dans le récit et j’avoue que ça m’intriguait ! Pour ceux qui ne le savent pas encore, le temps que je ne passe pas à lire, je le passe à cuisiner, un roman qui allie mes deux passions avait donc tout pour me plaire. D’autant plus que j’ai toujours rêvé d’aller en Islande et que la littérature de ce pays, que je connais mal, m’attire particulièrement. Sur le papier, ce roman avait donc tout pour me plaire !
Je dois d’ailleurs avouer qu’il tient dans l’ensemble ses promesses même si ce n’est pas exactement ce que j’attendais. C’est un peu étrange cette impression à la fois de trouver ce qu’on attendait et tout autre chose, ou en tout cas dans un style qu’on n’aurait pas imaginé. L’écriture m’a un peu déstabilisée. Elle est assez discrète, il faut un certain temps pour se couler dedans. Le rythme est lent et correspond très bien à celui de l’histoire. On est loin d’une littérature qui veut impressionner : l’écriture est simple – mais belle – tout comme l’histoire. Ici, c’est l’Islande du froid, de la nuit et du brouillard qui est décrite. Bizarrement, même si ça fait bien sûr moins rêver que les paysages verdoyants, les geysers ou les aurores boréales, ça a quand même confortée mon envie de voir ce pays qui semble si particulier.
J’ai bien aimé ce récit un peu en demie-teinte, tout en discrétion, qui semble coller aussi bien à l’histoire un peu chaotique de cette jeune femme qu’à la grisaille de son environnement. J’ai beaucoup aimé la justesse dans la description des sentiments confus de la jeune femme, les réflexions sur l’absence de désir d’enfant aussi. Ce personnage au caractère fort est attachant et surtout pas dénué d’un certain humour. Le récit a un côté vraiment dépaysant, tant par les paysages décrits que par la manière d’aborder les choses. Il y a de la poésie dans ces lignes, dans les mots bien sûr, mais aussi dans le mode de vie de ses personnages. J’ai beaucoup apprécié de trouver à la fin du livre les recettes évoquées au cours du récit. Il me tarde d’en tester quelques-unes ! Une jolie histoire et une écriture poétique pour ce roman qui fait voyager. Après La lettre à Helga, une autre belle surprise de la littérature islandaise.
– Je n’ai pas la fibre maternelle, d’ailleurs je ne pense pas avoir d’enfant un jour. Je n’ai même pas l’allure d’une mère.
– Les mères n’ont qu’une chose en commun : ce sont des femmes qui ont couché avec un homme au moment de l’ovulation sans prendre les précautions adéquates. Pas même besoin de le faire deux fois, en tout cas avec le même homme. (…) Etre mère, c’est se réveiller le matin, faire de son mieux puis se coucher le soir en espérant que tout ira pour le mieux._______________
Une des caractéristiques d’une liaison amoureuse défaillante apparaît quand les gens se croient obligés d’avoir des enfants ensemble.
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Mais gardons à l’esprit que les apparences sont parfois trompeuses et que contrairement à une photo, la réalité, elle, grouille de sens.
Beaucoup aimé ce livre, tendre, déroutant parfois ( quel jolis personnages ! ) et drôle aussi ! « Rosa Candida » m’avait enchantée ( un livre sur la paternité, il en existe peu ), très poétique, avec une ambiance très particulière. Je viens de lire « L’exception », le dernier, bien, mais moins bien; c’est le sujet qui est moins original, mais en tous cas, la dame a une vraie voix.
Oui, ça m’a assez étonnée comme style, c’est vraiment à part, j’ai bien aimé. Il faut que je lise « Rosa candida », tout le monde dit que c’est son meilleur.
Je ne dirais pas « meilleur », le thème est différent, mais comme c’était le premier, il y a eu la surprise, et pour moi je dirais l’enchantement de cette nouvelle voix, bien particulière, très poétique, comme souvent les islandais ( je m’en rends compte là, en passant en revue les auteurs islandais que je connais )
Oui, c’est vrai que l’effet de surprise compte aussi pas mal. Il faudra que je lise autre chose d’elle et que je me mette un peu à la littérature slandaise, en général j’aime bien mais je connais finalement assez peu.
Jon Kalman Stefanson, sa trilogie : pure poésie !
J’en ai entendu dire beaucoup de bien ! Je crois que j’ai noté quelque part qu’il faut que je l’achète 🙂