Cette comédie musicale mêle différents contes de fées : Cendrillon, Jack et le haricot magique et le Petit Chaperon Rouge s’y croisent pour donner naissance à une nouvelle histoire. La forêt sert de décor à cette rencontre, un lieu qui cristallise les peurs et les désirs et fait ressortir le meilleur comme le pire qui sommeille en chacun…
Quand j’ai vu la magnifique affiche de ce spectacle, qui ressemble à l’image d’un théâtre d’ombres, je me suis dit qu’il fallait absolument que je le voie ! J’ai toujours eu une tendresse particulière pour les contes de fées. Ils exercent sur moi une certaine fascination et je trouve leur étude absolument passionnante. J’étais curieuse de savoir comment ils allaient être réécrits. Et puis j’ai appris qu’une adaptation cinématographique de cette comédie musicale était en cours avec Johnny Deep : décidément, je ne pouvais pas rater ça ! J’étais donc très enthousiaste en arrivant au Théâtre du Châtelet pour la représentation. Ayant pris les places les moins chères, j’étais très, très loin de la scène mais finalement pas si mal placée étant donné que j’étais de face et qu’aucun obstacle ne me coupait la vue. Bon, en revanche, j’avais un peu oublié que les comédies musicales ne sont pas trop mon fort, je comptais donc sur l’histoire pour rattraper le coup.
J’avoue qu’à part l’affiche qui me plaisait bien et qu’il était question de contes de fées, je ne m’étais guère renseignée sur le spectacle, je ne savais donc pas trop de quoi il retournait. J’ai été assez surprise de voir que trois contes cohabitaient, d’autant plus qu’ils ne se passaient pas nécessairement dans les bois. Au début, les histoires se déroulent en parallèle puis petit à petit, des recoupements se font et elles s’entremêlent. On retrouve toutefois les temps forts de chacune, avec quelques petits ajouts. Mais une fois le conte traditionnel une fois achevé, les trois histoires entremêlées continuent pour en créer une nouvelle qui reprend les codes des contes de fées tout en les détournant.
Même s’il m’a fallu un petit temps d’adaptation, j’ai bien aimé cette histoire quelque peu improbable au croisement de plusieurs contes. La mise en scène est très belle, très travaillée, avec des décors impressionnants. Je n’ai pas spécialement trouvé que le fait que ce soit chanté apporte grand chose mais la musique est assez réussie. Il y a beaucoup d’humour dans la manière dont l’histoire est contée et on se laisse prendre par cette histoire inattendue. La première partie est une vraie réussite ! Malheureusement, j’ai beaucoup moins accroché avec la seconde. On s’éloigne du conte traditionnel pour entrer en quelque sorte dans l’histoire après l’histoire. C’est quelque chose que j’ai déjà vu dans des réécritures notamment dans la Blanche-Neige de Robert Walser qui raconte avec talent les problèmes de couple de la jeune femme avec son prince une fois le conte terminé.
Ici j’ai trouvé le résultat moins réussi. La fin est très sombre et je dois avouer que je trouvais que ça devenait un peu n’importe quoi. Pourtant l’histoire n’est pas dénuée d’une certaine logique, ni même d’intelligence. On sent que l’auteur a lu Bettelheim mais j’ai trouvé cela un peu fourre-tout et un poil agaçant pour tout dire. C’est dommage, ça avait si bien commencé ! Toutefois, malgré une deuxième partie que j’ai trouvé bien inférieure à la première et qui m’a ennuyée au plus haut point, j’ai plutôt aimé le spectacle dans son ensemble. Originale, pleine d’humour et très bien mise en scène, cette comédie musicale, malgré certaines faiblesses et une fin un peu bancale propose une vision moderne des contes de fées qui est loin d’être dénuée d’intérêt.