Une femme s’apprête à rejoindre l’homme qu’elle aime à la mer, elle attend sur le quai du métro avec sa valise, un homme lui sourit avant de se jeter sur les rails. Bouleversée, elle ne partira pas et va errer dans les rues de Paris, cherchant à comprendre ce geste désespéré.
Je ne suis pas une adepte des textes très intimes, qui me mettent souvent mal à l’aise et dans lesquels je me reconnais généralement trop peu. Toutefois, le sujet de ce texte-ci me tentait bien, d’autant plus qu’on m’en avait vanté les mérites. Il y a peu de temps, ma rame de métro a été interrompue par le suicide d’un homme quelques stations plus loin et cela m’avait particulièrement touchée. Je me suis demandée ce qui peut pousser quelqu’un se tuer ainsi en public, à l’heure de pointe, qu’est-ce qui peut faire atteindre un tel degré de désespoir. Ce livre tombait donc au bon moment, reprenant des question que je m’étais moi-même posées.
J’ai trouvé l’écriture très belle. Un peu décousue sans doute mais poétique aussi. En revanche, j’ai vite eu peu de me lasser de cette introspection du personnage. En effet, après la mort de cet homme, elle erre dans les rues, manquant ainsi son rendez-vous, et par la même occasion remet en question son couple. Elle se demande s’il comprendrait qu’elle soit choquée, si elle va pouvoir partager ça avec lui, si cela ne va pas les séparer. J’ai eu peur qu’on tourne vite en rond avec ces questions et de finir par m’en désintéresser. Finalement, même si on reste toujours dans l’introspection et que je ne goûte guère cela, ça ne m’a ici m’a vraiment gênée. La réflexion est menée avec suffisamment de finesse pour ne pas perdre le lecteur. Un roman subtil et touchant.
Les vies d’adultes ne sont que tentatives pour guérir le chagrin de l’enfance inachevée, toujours inachevée…
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Les voyages nous ont beaucoup portés, les retours nous ont perdus parfois.
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Je me souviens avoir eu un geste spontané, ma main sur ta joue, je ne trouvais pas les mots pour exprimer ce désir. Tu ne m’avais pas encore dit que, pour toi, les mots n’étaient jamais à la hauteur.