Comédie dramatique de Lucie Borleteau avec Ariane Labed, Melvil Poupaud, Anders Danielsen Lie
Alice, 30 ans, est marin. Elle laisse Félix, son homme, sur la terre ferme, et embarque comme mécanicienne sur un vieux cargo, le Fidelio. A bord, elle apprend qu’elle est là pour remplacer un homme qui vient de mourir et découvre que Gaël, son premier grand amour, commande le navire.
J’avais bien aimé la bande-annonce de ce film mais je pas très sure pour autan de ce que j’allais voir. J’avais peur que l’histoire amoureuse en huis-clos ne me séduise guère mais ç’a été au final une bonne surprise. Je n’y connais rien en marine marchande mais si j’en crois mes rares lectures sur le sujet, l’ambiance des cargos est très bien restituée. L’histoire a été filmée sur un vrai rafiot et ça se sent ! Le bruit est assourdissant, c’est plein de cambouis, on pourrait presque ressentir les vibrations infernales de la machine et humer les odeurs de fiel. Ce contexte très réaliste qui nous plonge totalement dans cet univers particulier et fait nettement partie des points positifs de ce film. Le sujet comme le contexte ne sont pas sans rappeler le premier roman de Batiste Fillon, Après l’équateur.
L’histoire est assez simple : celle d’un trio amoureux. La bonne surprise vient de son traitement tout en finesse. On ne tombe jamais dans le sentimentalisme et la mièvrerie, ce qui aurait pourtant sans nul doute été la solution de facilité. Les personnages sonnent juste et la complexité de leur relation a quelque chose d’un peu triste qui est aussi réaliste que touchant. Les acteurs sont pour le moins convaincants et Ariane Labed est irrésistible dans ce rôle. Visuellement, il y des choses sympas dans ce film avec souvent une belle lumière. La scène d’ouverture, assez crue, est pour le moins déstabilisante mais la suite est plus sage, sans jamais être fade pour autant. Certains trouveront le film un peu lent, mais ce sont aussi ces non-dits qui font tout son charme. Lucie Borleteau nous livre un premier long-métrage réussi sur les relations amoureuses et ce sort de ce sujet épineux avec beaucoup de délicatesse.
2 commentaires sur “Fidelio : l’odyssée d’Alice, un très joli 1° long métrage”