- Elles ont conquis le monde : 1850-1950, les grandes aventurières, d’Alexandra Lapierre et Christel Mouchard
Qu’ont-elles en commun, toutes ces femmes aux personnalités si fortes ? Sinon l’intrépidité et le talent unique de savoir reconnaître leur instinct et soutenir leur désir.
Moi qui lis peu d’essais, j’avais beaucoup beaucoup aimé Artemisia d’Alexandra Lapierre. Quand j’ai vu ce livre sur les grandes aventurières, je n’ai pu que succomber tant le sujet me fascine. Je dois avouer que j’ai été conquise. Je suis toujours impressionnée par ces destins incroyables et souvent méconnus. Ici, l’auteur consacre 4/5 pages à chaque aventurière avec une petite présentation et une anecdote un peu développée chaque fois. Je dois avouer que si ça permet de découvrir plein de profils différents, j’aurais préféré que le récit soit plus approfondi pour chacune, avec plus de détails, afin de mieux apprendre à les connaître et d’avoir le temps de me plonger un peu dans leur vie trépidante. Toutefois, malgré ce côté un peu trop catalogue qui est assez frustrant, ce livre m’a vraiment embarquée et fait rêver. Le style d’Alexandra Lapierre est toujours aussi clair et agréable. Elle rend hommage comme personne aux grandes dames qui ont accompli des exploits en tous genre. Un livre qui donne envie d’aller de ce pas courir le monde avec son sac à dos et de vivre de grandes aventures.
Il y a tant de choses à prouver. Qu’une dame peut marcher pieds nus dans la jungle de Bornéo en restant une dame, qu’elle peut manier la théodolite et calculer sa position sans se tromper, qu’elle peut affronter victorieusement (à sa manière qui est tout en douceur) anthropophages et desperados. Et surtout, qu’elle peut voyager sans chaperon tout en restant vertueuse.
- Le secret d’Orbae, de François Place
Quand Cornélius, fils de drapier, entend parler de la toile de nuage, il va n’avoir de cesse de retrouver l’endroit où on la produit : les îles Indigo. Un long voyage qui va l’amener à l’autre bout du monde, à la rencontre de la belle Ziyara.
Voilà un livre jeunesse qu’on m’avait chaudement recommandé et qui patientait sagement sur mes étagères depuis déjà plusieurs mois. Je n’avais pas remarqué qu’il était signé François Place, auteur jeunesse que j’admire énormément et dont je ne connaissais jusque-là que les albums richement illustrés. Je me suis donc lancée au plus vite dans cette lecture. J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Dès le début, j’ai été embarquée par cette histoire, servie par une écriture de qualité. On a affaire a un excellent roman d’aventure, avec juste ce qu’il faut de fantastique et de romance pour nous faire rêver sans devenir improbable. J’ai particulièrement apprécié la première partie, absolument passionnante, récit d’aventure haletant de bout en bout. La seconde reprend la même histoire avec un point de vue différent. Ca apporte un éclairage différent qui n’est pas inintéressant mais il y a un peu moins de rythme et c’est un peu redondant par moments. Ca n’enlève absolument rien au grand intérêt que j’ai porté à ce roman que j’ai dévoré. Une histoire qui nous tient haletants, un récit d’amour et d’aventure à découvrir à tout âge.
Le grand désir d’horizon agit sur certaines personnes, non comme un vent qui souffle, mais comme un appel qui les inspire et les attire plus qu’il ne les pousse, et cette attraction merveilleuse est mille fois plus forte que toutes les raisons qui pourraient les contraindre à rester.
- Shenzhen, de Guy Delisle
Envoyé pour trois mois en Chine, Guy Delisle raconte avec humour son rapport au pays et à ses collègues.
J’avais tellement ri avec Pyong-Yang il y a quelques mois. Je ne pouvais que me lancer (doucement) dans la découverte du reste de l’oeuvre de cet auteur à l’humour si particulier. Je dois bien admettre que j’ai été un peu déçue. Je ne sais pas trop pourquoi mais j’ai trouvé l’humour de cette BD moins percutant que dans l’autre. C’est peut-être aussi que la ville au cœur de cet opus s’y prête moins. Certes Shengzen n’est pas mal côté choc des cultures mais rien à voir avec la Corée du Nord, qui bat tout les records en matière d’absurde. Forcément, à côté, ça paraît un peu fade. On rit moins, on est moins surpris. Cela dit, ça reste quand même assez drôle. Guy Delisle ne manque pas d’auto-dérision. Comme il reste assez longtemps dans chaque pays et qu’il écrit au jour le jour, on assiste à la fois à la découverte du pays, avec toutes les surprises qu’elle peut comporter, mais aussi à ce que peut être la vie au quotidien et aux habitudes qu’on peut prendre. Une sorte de carnet de voyage bourré d’humour qui s’il m’a un peu déçue m’a quand même donné envie de lire les autres BD de l’auteur.
Après chaque gorgée, ma tasse est immédiatement remplie. Au début c’est assez obnubilant, après on s’habitue en faisant abstraction de leurs présences.
Ça doit commencer comme ça l’embourgeoisement.
- Epépé, de Ferenc Karinthy
Un linguiste s’endort dans l’avion et se réveille dans une ville inconnue où personne ne le comprend. Entre familiarité et étrangeté, le mur d’incompréhension ne va cesser de s’élever.
On m’avait dit le plus grand bien ce cet ouvrage sur l’absurdité du langage. C’était d’ailleurs moi qui l’avait offert à l’ami qui me l’a ensuite passé. Comment dire… j’ai… euh… détesté ? Rien à faire, je n’ai absolument pas accroché ni avec le style, ni avec l’histoire. Il faut dire aussi que l’absurde n’a jamais été ma tasse de thé. Je me demande des fois pourquoi je m’acharne à tenter des lectures dans des genres que je n’apprécie pas. Je me dis toujours qu’on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise mais force est de constater qu’elle se produit au final assez rarement. Je vais avoir du mal à vous parler longuement de ce roman étant donné qu’il m’est un peu tombé des mains. Ca m’a un peu fait penser au Procès de Kafka dans sa construction, toujours plus absurde et angoissante – avec toutefois un brin de dérision supplémentaire. Ce livre est un de mes pires souvenirs de lecture mais tout de même, je suppose que la comparaison est élogieuse. Le style ne m’a guère emballée non plus, dans mon souvenir il est un peu saccadé, comme pour imprimer un rythme particulier à cette épopée cauchemardesque. Un roman dont j’attendais un moment de détente et qui s’est avéré pour le moins angoissant. Une rencontre manquée.
Budaï a eu l’impression étrange que les autres aussi ne faisaient que proférer des expressions sonores complètement dénuées de sens, clairement personne n’écoutait personne. Devrait-on envisager que les gens eux-mêmes ne se comprennent pas tous les uns les autres ?
Vous aimez les récits de voyage ? Un autre article sur le sujet à découvrir ou redécouvrir dans mes archives : ici.
Ah oui effectivement Epépée n’est pas vraiment divertissant, moi j’ai adoré mais je savais à quoi l’attendre !
Oui, grave erreur de casting ! Je suis toujours terriblement angoissée par l’absurde, surtout en ce moment. Du coup cette lecture a été… éprouvante.
un récit de voyage c’est toujours une grande aventure et là tu nous en proposes quatre qui sont tous attirants
J’avoue que j’ai un peu triché, beaucoup sont ici des voyages imaginaires. Même si ça fonctionne tout aussi bien. C’est un genre que j’apprécie particulièrement, ça me fait toujours rêver.