Expositions

Le monde de Steve McCurry

Je ne connaissais ce photographe que de nom. A part le célèbre portrait de jeune fille afghane aux yeux clairs qui a fait le tour du monde (et qui illustre l’affiche de l’exposition), je ne connaissais à peu près rien de son travail. Je savais qu’il avait beaucoup voyagé et fait des reportages à travers le monde, notamment sur des terrains de guerre. J’étais très curieuse de découvrir ce qu’il faisait, particulièrement en dehors des portraits qui l’ont rendu célèbre. J’ai eu la chance d’être invitée à assister à une visite commentée par l’artiste lui-même, je ne pouvais pas laisser passer ça. 150 photos en grand format exposées ensemble pour la première fois : quelle meilleure introduction à l’univers de l’artiste ?

Photo de l'accrochage de l'exposition Steve McCurry au musée Maillol
(c) Thomas Faverjon
Lire la suite « Le monde de Steve McCurry »
Mes lectures

Top ten tuesday (2)

          Top Ten Tuesday, un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Initialement créé par The Broke and the Bookish, il est désormais repris en français par Iani et son carnet de lecture. Je sais je sais, j’ai un peu raté la jour, veuillez donc excuser le décalage entre le titre et la parution…

Cette semaine, le thème est :

Le top 10 des livres lus en 2011

1 – José Carlos Somoza, Clara et la pénombre

2 – Truman Capote, Cercueils sur mesure

3 – Larry Mc Murtry, Lonesome Dove (et pour le 2, c’est ici)

4 – Jack London, L’amour de la vie

5 – Jean-Philippe Toussaint, La vérité sur Marie

6 – Yves Navarre, Ce sont amis que vent emporte

7 – Laurent Gaudé, Le soleil des Scorta

8 – Malla Nunn, Vengeance dans un paysage de rêve

9 – Alexandre Bergamini, Sang damné

10 – Florence Aubenas, Quai Ouistreham

LA grande découverte qui a marqué mon année.

         J’ai choisi d’exclure de ce classement les livres lus en 2011 qui avaient fait l’objet d’une lecture antérieure (ce qui a nettement modifié le résultat). J’étais arrivée dans un premier temps à 12 titres. Edward Abbey (avec Le feu sur la montagne) et Katrina Kalda (pour Un roman estonien) auraient pu en être. Ce dernier ayant été chroniqué en 1° en 2011, je ne jurerais pas qu’il n’a pas été lu fin 2010, ce qui lui a valu son élimination. Quand à l’autre malheureux, je lui ai préféré le reportage de Florence Aubenas dans une volonté de mettre dans ce classement au moins un livre qui ne soit pas un roman. C’est injuste, mais c’est ainsi. Enfin, concernant Jack London, Construire un feu, aurait également pu recevoir les honneurs, simplement le 1° lu a été le 1° choisi. Ces livres ne sont peut-être pas tous parmi les meilleurs d’un point de vue littéraire mais j’ai pris un grand plaisir à les lire et chacun d’eux m’a marqué à sa manière.

          L’année 2011 a été riches en lectures pour moi (100 tout rond !!!!), bonnes dans l’ensemble. Je les aurais simplement souhaitées plus variées, ce sera pour l’année prochaine j’espère. Deux autres livres, dont je n’ai pas encore parlé ici, ont également marqué mon année. Ce sont deux livres de cuisine, Ritz et A la table de l’histoire. Deux petits bijoux sur lesquels j’ai eu la chance de travailler et dont la sortie en librairie m’a emplie de joie. Je vous les présenterai bientôt. Je ferai sans doute aussi d’ici peu un article plus général sur mes lectures de 2011, pour ceux qui n’auraient pas suivi. Et pour vous, quels livres vous ont marqué cette année ?

Mes lectures

Florence AUBENAS, Le quai de Ouistreham

          En 2009, Flaurence Aubenas décide de s’immerger dans le quotidien d’une femme sans diplôme et sans expérience à la recherche d’un emploi. Elle s’invente une histoire : après son bac, elle a rencontré un homme qui l’a entretenue des années durant avant de la quitter. Elle se retrouve donc sans ressources et à la recherche d’un travail. Le Pôle Emploi lui propose de faire des ménages. La journaliste décide d’arrêter l’expérience le jour où elle décrocherait un CDI. Une immersion dans le monde de la précarité qui durera de longs mois.

          Ce livre est vraiment très prenant. Il est assez impressionnant de voir Flaurence Aubenas, journaliste célèbre, se fondre dans un milieu précaire. Dès les premiers jours, elle semble oublier totalement le milieu dont elle vient et se livre corps et âmes dans cette grande bataille qu’est la recherche d’emploi. Elle enchaîne les petits boulots, plus ingrats les uns que les autres, acceptant même le pire. Son quotidien devient celui de toute femme de ménage, courant après la moindre heure de travail, ne dormant pas assez, galérant avec les moyens de transport. Bien sûr, on savait déjà comment ça se passait, mais ça fait quand même du bien de voir cette réalité écrite noir sur blanc, et elle est encore pire que ce qu’on croyait.

          Cette histoire se lit comme un roman, on attend avec impatience chaque réponse pour un emploi, on se réjouit de chaque bonne rencontre, on croit presque ressentir la même fatigue. L’histoire est racontée de l’intérieur, ce qui lui donne bien plus de force que n’importe quel reportage qu’on a déjà pu lire sur le sujet. On voit l’auteur se transformer au fur et à mesure de son expérience, oublier qu’elle a eu une autre vie où tout était plus facile. Un livre poignant à faire lire à tous ceux qui pensent encore qu’il y a toujours du travail pour ceux qui en veulent.

Voilà des jours que je n’ai pas vu passer une proposition d’emploi à plein temps, pour un contrat à durée indéterminée ou un salaire au dessus du Smic. Un agent de Pôle Emploi m’a expliqué que c’était normal. « Ce type d’emploi n’existe tout simplement plus dans votre circuit à vous. Bientôt, il n’existera peut-être plus nulle part. »

_______________

Caissière, ça a toujours été bien. La caissière a un trône, elle règne. À mon époque, elle représentait déjà l’aristocratie.

________________

Il n’y a plus rien, y compris les déménagements qui se font rares, sauf peut-être pendant la période des expulsions locatives, et encore.

_______________

Pourquoi se sont les salariés qui pleurent leur usine ? Ce sont les patrons qui devraient être tristes.